Anne-Frédérique Widmann, un prix Dumur pour encore changer le monde

Connue pour ses enquêtes et reportages notamment diffusés dans Temps Présent, sur la RTS, Anne-Frédérique Widmann a reçu cette semaine le prix Dumur, qui récompense le courage et la ténacité journalistique. Elle est distinguée pour l’ensemble de sa carrière.

Le jury du prix des Amis de Jean Dumur a tenu à saluer en Anne-Frédérique Widmann une "grande professionnelle qui cumule des qualités rarement réunies dans un même journaliste: celles du grand reporter de terrain et celles du journaliste d'investigation".

Anne-Frédérique Widmann, 53 ans, a débuté sa carrière au quotidien La Suisse en 1989 avant de la poursuivre à L'Hebdo, au Nouveau Quotidien et au Temps, avant de rejoindre la RTS en 2003.

Une perception différente du métier

Interrogée samedi dans l'émission Médialogues, Anne-Frédérique Widmann estime que le métier de journaliste a encore un bel avenir, car sa mission est toujours de "changer le monde". "Notre profession, notre mission, c'est de chercher de l'information, de donner à voir et à expliquer pour que le public puisse se faire une opinion", déclare-t-elle.

Reste que toute la profession doit désormais relever de nouveaux défis, poursuit la reporter, notamment car il y a aujourd'hui une perception différente du métier: "On est souvent décrédibilisés, souvent désignés coupables par des décideurs, des politiciens, qui trouvent en cela une manière commode de ne pas assumer leurs propres erreurs."

Et de regretter que les journalistes soient souvent comparés aux réseaux sociaux, alors que ceux-ci "ne font pas du journalisme, mais sont les lieux de la propagande, de la communication d'entreprise, des fake news. Et ils ne respectent aucune règle déontologique".

Deux reportages marquants

L’an dernier, pour Temps Présent, Anne-Frédérique Widmann et le réalisateur Xavier Nicol ont marqué les esprits avec leur reportage "Migrants sur la route de l'enfer" qui suivait, du Niger à la Sicile via la Libye, des exilés pris dans le piège mortel du désert après la fermeture de la Méditerranée.

>> Le reportage "Migrants sur la route de l'enfer" :

En octobre de cette année, c'est sur la trace de djihadistes suisses, prisonniers au Kurdistan syrien, qu'elle est partie avec la réalisatrice Marie-Laure Baggiolini pour le reportage "Sur la piste des damnés de Daech".

>> Le reportage "Sur la piste des damnés de Daech" :

Propos recueillis par Antoine Droux

Adaptation web: Frédéric Boillat