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Les opérations séduction de l'armée pour enrôler davantage de femmes

L'armée suisse manque de femmes. Pour les motiver, certains cantons organisent des journées d'informations facultatives
L'armée suisse manque de femmes. Pour les motiver, certains cantons organisent des journées d'informations facultatives / 19h30 / 1 min. / le 19 octobre 2019
L'armée suisse manque de femmes, qui représentent moins de 1% des effectifs. Pour les motiver, certains cantons organisent des journées d'informations. C'était le cas samedi à Berne.

Une centaine de jeunes femmes ont sacrifié leur samedi pour rejoindre la caserne de Berne, où une journée était proposée par le canton pour tenter de les motiver à s'engager.

"Je suis laborantine en biologie de profession. Je m'intéresse à la recherche sur les épidémies et j'aimerais bien mettre ça en pratique à l'armée", a expliqué l'une de ces volontaires dans le 19h30.

Pour une autre, l'ambition est différente: "Moi ce qui m'intéresse, c'est la conduite de chiens." Autre exemple avec l'une des participantes, qui voit son avenir dans les airs: "J'aimerais bien devenir pilote. Peut-être pilote militaire, ou pas. C'est à voir."

Quoi qu'il en soit, l'austérité des casernes ou la dureté de la vie militaire ne semble pas les effrayer.

Les femmes, relève essentielle

Pour Philippe Schaffner, premier-lieutenant, la présence de ces femmes est de bon augure: "Pour les hommes, c'est obligatoire. Les femmes sont ici sur une base volontaire et c'est super."

Pour l'armée suisse, les femmes représentent une relève essentielle. Pourtant, chaque année, elles sont seulement entre 160 et 180 à être nouvellement recrutées. Au total, elles ne représentent que 0,7% des effectifs militaires, soit le plus bas taux de toute l'Europe.

Une situation qui ne décourage cependant pas Hans Schori, commandant du centre de recrutement de Sumiswald (BE): "Ce chiffre augmente chaque année, et mon but personnel, c'est d'arriver à 10%."

Au final, après cette opération séduction qui n'oblige pas à s'engager, seule une femme sur cinq continuera l'aventure avec en ligne de mire la prochaine étape, le recrutement.

>> Réécouter également le reportage diffusé dans le 12h30 :

La Société suisse des officiers veut inciter les femmes à s'engager dans l'armée. [Keystone - Christian Beutler]Keystone - Christian Beutler
L'armée suisse veut séduire davantage de femmes / Le 12h30 / 2 min. / le 19 octobre 2019

Rouven Gueissaz/ther

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La capitaine Olivia de Weck en faveur d'une journée obligatoire

Invitée du 19h30, l’avocate et capitaine à l’armée Olivia de Weck a plaidé pour une journée d’information obligatoire. "Ce pourrait être un élément qui aiderait les jeunes femmes à franchir le pas. Je pense notamment à des jeunes femmes un peu timides qui n’osent pas trop poser de questions."

Olivia de Weck, qui a intégré l’école de recrues en 2005 "pour servir le pays", estime que les mentalités ont évolué et qu’il pourrait y avoir davantage de femme à l’armée. "Il faut par exemple se rappeler que les armes de combat ne sont accessibles aux femmes que depuis 2004. L’armée s’adapte en fonction de la demande", estime-t-elle.

Sur le plateau, la capitaine, qui ne dirige que des hommes actuellement, a lancé un appel aux femmes : "Engagez-vous, c’est une expérience inoubliable."

>> Revoir l'intervention intégrale d'Olivia de Weck dans le 19h30: