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L'aviation civile se battra contre la taxe environnementale sur les billets

Le débat - L'avion: moteur ou pollueur?
Le débat - L'avion: moteur ou pollueur? / Forum / 20 min. / le 20 août 2019
A quelques mois des élections fédérales, la problématique de la lutte contre le réchauffement climatique n'en finit pas de remettre en question nos habitudes en matière de transport aérien. Dans ce contexte, la branche de l'aviation civile a décidé de réagir.

Mardi matin, l'Association internationale du transport aérien (IATA) a communiqué pour expliquer l'importance du secteur pour la Suisse, tout en présentant ses solutions dans le domaine environnemental.

Cette réponse semble certes associée à l'approche des élections fédérales, mais elle se situe aussi et surtout en porte-à-faux avec des débats qui doivent s'ouvrir prochainement au Conseil des Etats sur le principe d'une taxe sur les billets d'avion.

Une taxe qui fait peur à la branche

Et c'est cette votation en particulier qui est dans le viseur de la branche. Le projet prévoit de taxer les billets d'avion, entre 30 et 120 francs selon la durée du trajet.

Pour les responsables de l'IATA et du BAR, faîtière des compagnies aériennes en Suisse, cette vraie fausse solution représenterait une vraie menace pour le secteur. Eux aussi disent vouloir agir pour le climat, mais avec d'autres outils.

Au lieu de taxer, compenser

Pour le secteur, la solution n'est pas la taxe mais la compensation. Et de citer Corsia, un système international de compensation des émissions de CO2 mis en place depuis le début de l'année sous l'égide des Nations unies dans le domaine de l'aviation civile et qui devrait être appliqué progressivement par les compagnies aériennes.

Pour Juerg Mueller, président de l'organisation des compagnies aériennes en Suisse, la réponse doit être internationale avant tout. Pour lui, une réponse unilatérale suisse ne peut pas avoir un impact suffisant: "Le problème environnemental est un problème mondial qui ne sera pas résolu au niveau suisse seulement. Et c'est pour cela qu'il est extrêmement important qu'une solution comme Corsia soit soutenue au niveau mondial. Si vous n'impliquez pas des pays comme la Chine, l'Inde, les Etats-Unis ou le Brésil, une mesure locale dans un petit pays ne changera rien."

Des coûts pour l'économie suisse

L'IATA avance aussi des conséquences économiques importantes. Pour l'association, si cette taxe venait à être appliquée en Suisse, près de 3000 emplois pourraient être menacés.

Et de rappeler que l'activité pèserait près de 207'000 emplois en Suisse, directement ou indirectement liés au transport aérien.

L'IATA considère par ailleurs que le transport aérien doit pouvoir continuer à se développer en Suisse, les aéroports de Cointrin et de Kloten approchant de leurs limites capacitaires. Ce développement pourrait permettre de créer à terme quelque 36'000 emplois supplémentaires.

Des arguments chiffrés que le branche ne manquera pas d'avancer dans les débats au cours des prochains mois.

Sujet Radio: Séverine Ambrus

Adaptation web: Tristan Hertig

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