La Suisse serait championne des entraves au développement durable
Ce "rapport sur le développement durable" a été publié fin juin en collaboration avec l’économiste américain Jeffrey Sachs, directeur du Réseau des solutions pour le développement durable de l’ONU.
Les plus gros pollueurs de la planète
Le Sonntagsblick montre à quel point cette analyse est critique envers la Suisse, qui sort en tête d'un classement peu glorieux pour elle. Champions du recyclage, du respect de l’environnement ou de l’innovation: à première vue, les Suisses ont toutes les raisons d’être fiers. Mais c’est pourtant tout le contraire, écrit le journal alémanique. Les Helvètes sont en fait les plus gros pollueurs de la planète.
Selon cette analyse de 160 pays, la Suisse est celui qui vit le plus sur le dos des autres. Le rapport se penche sur "l’effet de spillover" (effet de débordement) négatif qu’engendrent les relations commerciales, l'imposition des entreprises, les industries, les services ou encore le secteur financier helvétiques dans les autres pays.
Au classement, la Suisse précède Singapour et le Luxembourg. [Fondation Bertelsmann]
Responsabilité aussi des consommateurs
Et cet effet est dévastateur sur de nombreux points. Le rapport pointe notamment le commerce des armes (la Suisse est le 8e plus gros exportateur d'armes au monde), qui rapporte beaucoup au pays mais a un rôle destructeur pour ceux qui les importent.
Le négoce des matières premières et les géants alimentaires, qui nuisent directement aux autres pays, sont aussi cités en exemple tout comme les habitudes de consommation des Suisses: s'ils peuvent s'offrir de la viande de bœuf, du Nutella ou des avocats, c’est parce qu’ailleurs dans le monde on détruit des forêts tropicales pour cela.
La liste est longue pour montrer que, plus que tout autre, la Suisse est au top pour empêcher le monde d'atteindre ses objectifs de développement durable, tels que définis dans l'agenda 2030 de l'ONU.
Alain Arnaud/oang