Ça se mange, c'est suisse et c'est culte

Grand Format #19h30RTS

Introduction

Les boissons Ovomaltine ou Rivella, les chips Zweifel, les bonbons Ricola, la pâte à tartiner Cenovis: ces marques font partie du patrimoine culinaire et culturel helvétique. Elles symbolisent la Suisse et font l'objet d'un culte qui parfois dépasse les frontières. Tour d'horizon dans la série "La Suisse se démarque" du 19h30 de la RTS.

Épisode 1
Les bonbons Ricola et leur "Bonbonmacher"

Keystone - Christian Beutler

Richterich & Companie Laufen. C'est du nom de cette boulangerie de Laufon, dans la campagne bâloise, qu'est tiré l'acronyme Ri-co-la. Le célèbre bonbon ambré y est né en 1940 grâce à une recette à base de 13 plantes médicinales inchangée depuis. Pour quelques sous, les écoliers bâlois cueillaient alors les plantes du voisinage nécessaires à la recette. Une époque révolue.

Désormais, plus d'une centaine d'agriculteurs cultivent ces plantes médicinales. Le Valais fournit 40 à 45% des herbes. Celles-ci sont ensuite transportées à la maison des plantes de Laufon, où elles sont choyées puis mélangées selon un dosage aussi précis que secret.

Les extraits de 13 plantes servent de base à toutes les gammes de bonbons. Une production sous surveillance du dernier "Bonbonmacher" de Suisse, Thomas Fringeli. "Tout le monde ne peut pas être 'Bonbonmacher'", raconte-t-il au 19h30. "C'est un métier particulier qui désormais se nomme technologue en denrées alimentaires", explique celui qui entré chez Ricola comme apprenti il y a 44 ans.

Actuellement gérée par la troisième génération de Richterich, l'entreprise familiale confectionne chaque année sept milliards de bonbons acheminés dans 50 pays.

>> Voir le reportage du 19h30 sur Ricola :

Série "La Suisse se démarque": premier épisode consacré au succès des bonbons Ricola.
19h30 - Publié le 29 juillet 2019

Épisode 2
Les chips Zweifel, rois du marketing

Keystone - OBS/Zweifel Pomy-Chips AG

Depuis 60 ans, les chips Zweifel accompagnent les moments de détente et de convivialité des Suisses. Même si la marque multiplie les nouveaux snacks, les chips originales - nature et paprika - restent de loin les plus vendues.

Ces chips ont été inventées sur les hauts de Zurich, à Höngg. La famille Zweifel y produisait du vin et du cidre, jusqu'à ce jour de 1958 où un membre de la famille décide de commercialiser des chips. Les consommateurs suisses ne connaissent pas encore ce snack salé. Il faut donc déployer de grands efforts pour les convaincre d'en acheter. Pour cela, Zweifel lance une armada de petits camions à travers la Suisse. Un service logistique et marketing qui perdure et fait une grande part du succès de la marque.

Une marque encore à 100% en mains familiales avec une production qui se fait aujourd'hui à Spreitenbach, dans le canton d'Argovie.

>> Voir le reportage du 19h30 sur les chips Zweifel :

Suite de la série "La Suisse se démarque" : la maison Zweifel est toujours à 100% en mains familiales.
19h30 - Publié le 30 juillet 2019

Épisode 3
La boisson Rivella et ses déclinaisons colorées

Keystone - Gaëtan Bally

L'histoire de Rivella débute dans les années 1950 dans le canton de Zurich. Alors étudiant en droit, Robert Barth s'est mis en tête de développer une boisson rafraîchissante de table aux mêmes bienfaits que le petit-lait, ou lactosérum. Soit ce qui reste du lait après extraction des graisses et des protéines. Après de nombreux essais, le jeune Alémanique met au point la recette du Rivella Rouge en 1952. Les premières bouteilles sont vendues cette année-là sous ce nom inspiré de la localité tessinoise Riva San Vitale et du mot italien Rivelazione, soit révélation.

Les coopératives laitières sont alors enchantées, percevant dans le Rivella une manière d'éliminer le petit-lait. Mais tous ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée d'une nouvelle boisson sur le marché suisse. Les autres acteurs de l'industrie menacent les restaurateurs et les magasins de boycott si ceux-ci proposent du Rivella. Robert Barth se sert des menaces pour faire connaître sa boisson. Une stratégie payante.

>> Voir le reportage du 19h30 sur Rivella :

Troisième épisode de la série "La Suisse se démarque" avec la boisson Rivella.
19h30 - Publié le 31 juillet 2019

A la fin des années 1950, le Rivella Bleu - pauvre en calories - est lancé. De quoi séduire les diabétiques et ceux qui se soucient de leur ligne... plus de 20 ans avant l'arrivée sur le marché du Coca-Cola light. Puis 40 ans plus tard, en 1999, le Rivella Vert voit le jour, à base d'extraits de thé vert. Dans les années 2010 sont encore lancées des versions fruitées, au goût de pêche, rhubarbe ou mangue. Aujourd'hui, le Rivella compte cinq sortes: rouge, bleu, vert, refresh (moins sucré) et violet à la fleur de sureau.

>> Ecouter aussi la chronique radio sur Rivella, l'icône lactée :

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Le goût des autres - Publié le 2 juin 2016

Désormais sexagénaire, l'entreprise est restée aux mains de la même famille et emploie 255 personnes. Sur le marché suisse des soft drinks, sa part de marché avoisine les 15%.

Épisode 4
Ovomaltine, un fortifiant devenu boisson gourmande

Keystone - Edi Engeler

Son nom est tiré du latin ovum, l'oeuf, et de malt. Décliné dans toutes les nuances d'orange, l'Ovomaltine marque les souvenirs d'enfance des Suisses depuis 115 ans.

Ce fortifiant est né en 1904 dans ce que l'on surnommait la "chambre puante", soit le laboratoire du pharmacien Albert Wander. Le Bernois met alors au point une préparation médicale pour lutter contre la malnutrition qui frappe le pays.

Rapidement, le fortifiant se démocratise. A coup de slogans et d'ambassadeurs sportifs, il séduit des générations entières. Et multiplie sa gamme de produits au fil des ans.

Au début des années 2000, Ovomaltine a failli perdre sa suissitude. L'entreprise Wander a été cédée en 2002 au groupe britannique Associated British Food. Un groupe étranger qui décide toutefois de relocaliser toute la production européenne à Neuenegg (BE).

Aujourd'hui, la poudre brune est distribuée dans une centaine de pays. Et étonnamment, les plus grands consommateurs d'Ovomaltine ne sont pas les Suisses, mais les Thaïlandais.

>> Voir le reportage du 19h30 sur Ovomaltine :

Ovomaltine, marque helvétique culte,-célèbre dans le monde entier.
19h30 - Publié le 1 août 2019

Aujourd'hui, la boisson est toujours reconnue pour son caractère innovant. L'an dernier, l'Académie suisse des sciences a remis le "Chemical Landmark 2018" au fabricant d'Ovomaltine, saluant le fait que Wander AG ait très tôt appliqué des procédés chimiques et pharmaceutiques au développement de produits alimentaires.

>> Lire : Le fabricant d'Ovomaltine récompensé par l'Académie suisse des sciences

Épisode 5
La pâte à tartiner Cenovis, une recette inchangée et secrète

CC0 1.0 - Popo le chien

Le Cenovis, on aime ou on n'aime pas. Certains l'apprécient sur une tartine le matin, d'autres dans une sauce à rôti. Pour beaucoup, il représente un mauvais souvenir tout droit sorti de l'enfance. Quoi qu'on en pense, la pâte brune est devenue une véritable institution suisse.

Une institution qui remonte à l'entre-deux-guerres. En 1920, un brasseur allemand cherche à supprimer l'amertume des levures de bières. Pour cela, il lessive sa pâte à plusieurs reprises. Résultat: l'ancêtre du Cenovis. Dix ans plus tard, des Suisses rachètent le procédé et y ajoutent du sel et des extraits de légumes. En 1931, le véritable Cenovis est né. Depuis, sa recette est inchangée, selon le producteur. Inchangée et secrète.

Une recette riche en vitamine B1 pour un aliment de crise. Aujourd'hui, les années ont passé, mais le Cenovis reste une des marques suisses cultes. Grâce notamment à une campagne promotionnelle au début des années 2000 qui a fait gonfler le chiffre d'affaires de la pâte à tartiner. Désormais, 70 tonnes de Cenovis sont fabriquées chaque année à Arisdorf (BL).

>> Ecouter la chronique radio sur la passion pour le Cenovis :

Le Cenovis [CC-BY-SA - Charles01]CC-BY-SA - Charles01
Le goût des autres - Publié le 30 mai 2016

Épisode 6
Avez-vous tout retenu? Testez-vous avec notre quiz!

Keystone - Valentin Flauraud

Telle la madeleine de Proust, ces marques occupent une place spéciale dans le coeur et la mémoire de nombreux Suisses. Pourquoi se démarquent-elles à ce point? "Ce sont essentiellement des marques suisses pour les Suisses", analyse dans le 19h30 Olivier Furrer, professeur de marketing à l'Université de Fribourg. "Soit des marques relativement peu globalisées avec des goûts qui sont spécifiques pour la Suisse et non standardisés."

"Ce sont aussi des marques qui se transmettent de génération en génération, souvent davantage par les grands-parents que par les parents", ajoute-t-il. "Et finalement, ce sont des marques communautaires, parfois clivantes." Car il y a ceux qui les adorent et ceux qui les détestent. Mais tous les connaissent. Et s'en souviennent.

>> (Re)voir l'interview du Prof. Olivier Furrer :

Olivier Furrer: "Ce sont des marques de transmission, qui se transmettent de génération en génération".
19h30 - Publié le 29 juillet 2019