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Les ventes de mazout en baisse depuis plusieurs décennies

Les propriétaires de mazout se tournent de plus en plus vers d'autres énergies.
Les propriétaires de mazout se tournent de plus en plus vers d'autres énergies. / 19h30 / 2 min. / le 23 avril 2019
Le mazout est en disgrâce et son marché souffre. Les ventes sont en baisse depuis des décennies et les propriétaires se tournent de plus en plus vers d’autres énergies jugées plus propres et souvent subventionnées.

Sa vieille chaudière à mazout, Hildegarde Baumann doit la changer. Elle la remplacera par une pompe à chaleur. Coût de l’opération : 30'000 francs. Un investissement conséquent, mais pour elle, plus question de se chauffer au mazout: "On sait très bien que ça pollue et je suis consciente des futures générations, j’ai des petits-enfants et des arrières-petits-enfants (...) on sait très bien qu’il faut faire quelque chose, il faut sortir des énergies fossiles."

Des volumes de mazout qui baissent de 60%

De plus en plus de propriétaires se tournent vers d’autres énergies. Conséquences : les vendeurs de mazout ont vu leurs volumes baisser de 60% ces dernières décennies. La vague verte et la stratégie énergétique 2050 précipitent encore leur chute.

Pour Dolly Micheloud, président du Conseil d'administration "Combustia", le marché du mazout est dans une situation "difficile" car il est l'objet d'une "campagne de dénigrement". "Les autorités subventionnent les produits d'énergie dite renouvelable et taxent notre produit", estime encore ce professionnel du secteur.

Pour retenir les clients, l’Union pétrolière suisse vente dans une pub un mazout pauvre en CO2. Cette annonce, qui fait l’objet d’une plainte des Vert’libéraux vaudois pour publicité mensongère, tente de redorer le blason d’un produit dont les pouvoirs publics ne veulent plus.

La fin du mazout annoncée ?

"Si on regarde les objectifs climatiques, le mazout n’a pas d’avenir et les carburants pétroliers non plus (...) ce n’est pas en 2030 qu’il y aura une extinction du mazout mais plutôt en 2050-60 (...) ça dépendra des mesures politiques qui sont prises", affirme quant à lui Joël Fournier, chef du Service de l'Energie en Valais.

Mais pour Patrick Eperon, directeur de Swissoil romandie, cette fin n'est pas envisageable: "Il y  des objectifs de politique énergétique et il y a la réalité. Près de 40% des Suisses se chauffent au mazout. Il y en aura un peu moins dans quelques années mais la disparition du mazout, je n'y crois pas une seule seconde"

L'avenir du mazout devrait dépendre en partie de la révision des lois cantonales sur l'énergie, qui luttent contre l'utilisation des énergies fossiles. Plusieurs cantons l'ont déjà refusé alors que le Jura a dit oui, sous certaines conditions. Le mazout semble donc encore avoir un peu de temps devant lui.

Claudine Gaillard Torrent/ther

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