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Bio Suisse milite pour une restriction plus sévère des pesticides

Initiative agriculture. [Keystone - Gaëtan Bally]
Réaction de Bio Suisse à la présence de pesticides dans une majorité des champs / Le 12h30 / 1 min. / le 9 avril 2019
Bio Suisse plaide pour une interdiction totale de certains produits alors que les exploitations biologiques ne sont pas épargnées par la contamination aux pesticides. Plus de 90% d'entre elles sont touchées.

En Suisse, les pesticides sont omniprésents dans nos champs. C'est la conclusion d'une étude menée par l'Université de Neuchâtel et relayée par la presse alémanique dimanche. Presque toutes les surfaces agricoles du Plateau contiennent au moins un insecticide.

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Première précision de Bio Suisse: les fermes biologiques sont aussi touchées, mais dans une moindre mesure. Les concentrations en pesticides sont "très inférieures" à celles relevées sur les surfaces conventionnelles.

Pour la faîtière, les traces de néonicotinoïde, cet insecticide tristement connu pour causer la mort des abeilles, sont le résultat d'une contamination. Une contamination véhiculée par l'eau, le vent et les insectes eux-mêmes.

La pointe de l'iceberg

Pascal Olivier, le responsable de l'antenne romande de Bio Suisse, fait un parallèle avec la problématique de la fumée dans les restaurants. "Pendant des années, on a cohabité avec des règles de bienséance entre fumeurs et non fumeurs. Mais au bout d'un moment, on a vu que ça ne suffisait pas et que même celui qui ne fumait pas pouvait être incommodé et avoir des problèmes de santé. Donc on a décidé d'interdire complètement la fumée dans les établissements publics", déclare-t-il mardi dans le 12h30 de la RTS.

Bio Suisse milite par conséquent pour une restriction plus stricte des pesticides. La faîtière exige une interdiction de tous les néonicotinoïdes. En sachant qu'aujourd'hui, trois des cinq insecticides retrouvés dans les sols suisses sont désormais interdits. D'autant plus que leur durée de vie reste difficile à déterminer. Bio Suisse rappelle aussi que les insecticides ne sont que la pointe de l'iceberg et qu'il y a encore de nombreux combats à mener.

"Il reste tous les fongicides, les régulateurs de croissance, les hormones qu'on met dans les cultures végétales. Il y a aussi les engrais de synthèse solubles, le bien-être des animaux avec les transferts d'embryons. La liste est longue comme le bras", alerte Pascal Olivier.

Sarah Clément/gma

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