Publié

Les douanes pourchassent les armes commandées illégalement par la poste

Abus des achats d'armes sur internet, l'administration fédérale des douanes passe à l'offensive.
Abus des achats d'armes sur internet, l'administration fédérale des douanes passe à l'offensive. / 12h45 / 2 min. / le 5 avril 2019
Poings américains, couteaux papillons ou matraques, ces armes sont interdites en Suisse, mais il n'a jamais été aussi facile de les acquérir sur internet. Face à la hausse des abus, l’Administration fédérale des douanes est passée à l’offensive.

"On dirait une lampe de poche, mais quand on la retourne, on découvre un dispositif électrique: quand on presse dessus, cela se transforme en appareil à électrochocs": Reto Hoffmann, employé à l'Administration fédérale des douanes, confie vendredi dans le 12h45 que ce genre de découvertes est fréquente depuis le début de l'année, quand son service a lancé une vague de contrôles ciblés sur les colis envoyés par voie postale.

Alors qu’entre 2015 et 2017, les douanes confisquaient environ 4000 armes illégales par an, ce nombre a presque doublé en 2018. Les objets saisis sont de nature très diverse: couteaux à lancer, poignards, appareils à électrochocs, poings américains, matraques.

>> Lire aussi : Les saisies d'armes interdites aux douanes suisses ont bondi l'an dernier

Facilité d'accès

Selon les experts, la raison de cette surabondance d'armes est la facilité d'accès qu'offrent les plateformes asiatiques de commerce en ligne. Des colis entiers en provenance d’Asie sont donc automatiquement scannés et contrôlés.

Tous les colis interceptés sont signalés au parquet du canton destinataire. Le Ministère public de Lucerne a par exemple déjà été confronté à 70 cas cette année.

Des "fraudeurs" très variés

Quant aux personnes qui commandent ces armes, cela peut aller du gamin de 14 ans qui acquiert un poing américain en laiton à la septuagénaire qui achète un couteau à cran d’arrêt en passant par des femmes qui commandent des matraque télescopiques.

Très souvent, ces personnes ignorent qu'elles se rendent passibles de poursuites et risquent des amendes en commandant ces armes illégales sur internet. Leur dangerosité ne doit pas être sous-estimée et elles sont régulièrement à l’origine de violents conflits.

Fanny Zürcher/SRF

Publié