Publié

"Les théories complotistes sur les réseaux sociaux, un gros problème"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Martine Brunschiwg Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Martine Brunschiwg Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme / La Matinale / 12 min. / le 2 avril 2019
Invitée de La Matinale RTS mardi, Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale sur le racisme, revient sur les tags et les dessins haineux retrouvés sur les murs du gymnase de Morges et sur les actes racistes et antisémites en général.

Si Martine Brunschwig Graf est très choquée par les dizaines de symboles et de propos insultants, racistes et menaçants qui ont été tagués à l'intérieur du bâtiment scolaire, elle est en revanche touchée par le geste des élèves qui se sont spontanément mobilisés pour couvrir ou effacer les inscriptions. Touchée, mais pas vraiment étonnée: "En parlant notamment avec des élèves neuchâtelois de 14 -15 ans,  je les ai trouvés passionnés par cette thématique du racisme. Ils étaient très sensibilisés à cela", souligne-t-elle.

>> Lire aussi : Les couloirs du gymnase de Morges tagués pendant la nuit

Dans le cas de Morges, on ne sait pas encore qui sont les auteurs de ces actes: "Il faut que l’enquête ait lieu" explique Martine Brunschwig Graf, "et si c’est une problématique d’influence des réseaux sociaux, c’est un vrai gros problème". Il faudrait à ses yeux apprendre aux jeunes à dépister les fausses nouvelles sur internet, les théories complotistes qui éveillent la haine.

Pédagogie

Aujourd'hui, il est de moins en moins rare de trouver des gens qui ne savent pas ou plus ce que fut l'Holocauste, par exemple. Il faut dire aussi que les témoins directs disparaissent peu à peu au fil du temps. Il est donc d'autant plus nécessaire de faire de la pédagogie, insiste la présidente de la Commission sur le racisme: "On doit expliquer les mécanismes qui ont conduit à des génocides au vingtième siècle."

Martine Brunschwig Graf déplore également le "manque de discours politique" face à ce genre de phénomène. Elle en appelle aussi à davantage de clarté de la part des autorités: il faut que les auteurs potentiels de tels actes sachent qu'ils risquent une action pénale et qu'ils peuvent être punis "de l'amende à éventuellement la prison".

Propos recueillis par Elisabeth Logean

Publié