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Les policiers genevois sont les mieux lotis de Suisse

A Genève, un gendarme coûte 180'000 francs par année.
A Genève, un gendarme coûte 180'000 francs par année.
Selon un rapport de la Cour des comptes publié mardi, le gendarme genevois n'a pas trop matière à se plaindre de sa situation. Les indemnités et les avantages sociaux dont il bénéficie compensent largement un salaire de base plutôt modeste.

"Les policiers sont dans les 10% des fonctionnaires les mieux
payés", a déclaré Stanislas Zuin, magistrat de la Cour des comptes
qui présentait le rapport mardi. Un gendarme coûte en
moyenne par année 180'000 francs à l'Etat de Genève et son
traitement équivaut une fois sur deux à celui d'un directeur
d'établissement secondaire ou d'un médecin cantonal.



Au fil des ans, la police a obtenu des éléments de rémunération
assez importants, a de son côté fait remarquer sa collègue
Antoinette Stalder. Les acquis se sont superposés et ont rendu le
système compliqué "pour le commun des mortels". Pour y voir clair,
la Cour des comptes a dû s'employer à "un travail de
bénédictin".

Des zones grises

Selon Antoinette Stalder, les choses ont été faites de manière
rigoureuse avec la police jusqu'à l'époque du conseiller d'Etat
Bernard Ziegler, au début des années 90. Ensuite, il y a eu "un
relâchement".



Les magistrats responsables de la police ont alors cru bon de
gérer le dossier à leur manière, sans en référer au gouvernement.
Résultat: plusieurs indemnités accordées aux policiers ne reposent
pas aujourd'hui sur une base légale adéquate.



Figure dans cette zone grise la règle tacite qui veut que les
heures supplémentaires payées soient majorées de 40% (lire
ci-contre) ou que l'horaire de travail soit de 35,5 heures par
semaine.

Exception genevoise

Par rapport à ses collègues des cantons romands, et ceux de
Bâle, Zurich et Berne, le gendarme genevois est bien loti. Il est
celui qui peut partir à la retraite après 30 ans de service sans
attendre son 60e anniversaire, celui dont la durée de travail
hebdomadaire est la plus courte et celui qui dispose du plus de
jours de congé.



Dans son rapport, la Cour des comptes a aussi battu en brèche
l'idée très répandue que la police genevoise travaille en
sous-effectif. Les heures supplémentaires effectuées sont
généralement rattrapées en congé. "Il n'y a pas de problème
d'effectifs", a relevé le président de la Cour Stéphane
Geiger.



La Cour des comptes a rédigé son rapport sur mandat de la
commission des finances du Grand Conseil. Ce travail fait suite au
rapport de Mario Annoni sur la police genevoise. Publié la semaine
dernière, l'audit de l'ex-conseiller d'Etat bernois recommande une
simplification du système de rémunération de la police.



ats/sbo

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La spirale des heures supplémentaires

La Cour des comptes estime qu'une partie des difficultés d'organisation résulte du fait que la gendarmerie fonctionne selon un système qui s'apparente à une véritable machine à fabriquer des heures supplémentaires.

Chaque année, 75'000 heures supplémentaires sont ainsi générées, sans rapport avec la quantité de travail.

Au sein de la police, il est en effet coutumier de majorer les heures supplémentaires à récupérer. Pour un jour de congé supprimé, une heure supplémentaire peut être ainsi majorée par un coefficient de 10.

Les gendarmes qui récupèrent leurs heures doivent alors être remplacés, alimentant la spirale des heures supplémentaires.