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Les milieux économiques soutiennent la révision de la loi sur les armes

Un jeune tireur dans un stand de tir à Gryon, en 2014. [Keystone - Anthony Anex]
Les milieux économiques mettent en garde contre un rejet de la révision de la loi sur les armes / Le Journal horaire / 16 sec. / le 28 mars 2019
La révision de la loi sur les armes est soumise au vote des Suisses le 19 mai prochain. Si elle est refusée, les accords de Schengen et Dublin expireront dans l'année, affirment les milieux économiques suisses.

"Cela ne ressemble pas à un problème économique à première vue, mais cette votation aura un impact direct sur les conditions cadres des entreprises suisses", a déclaré jeudi Monika Rühl, présidente de la direction d'economiesuisse.

Les milieux économiques soulignent le fait que, si le peuple suisse vote non à cette révision partielle, l'adhésion de la Suisse à Schengen expirera automatiquement après six mois. Une décision du comité mixte Suisse-UE dans un délai de 90 jours pourrait empêcher cette expiration, mais ce scénario n'est pas réaliste, selon différents secteurs de l'économie helvétique.

Les opposants estiment que la révision nuirait à la tradition du tir en Suisse. Les milieux économiques, eux, estiment que celle-ci sera préservée et que rien ne changera pour les soldats, les chasseurs et les tireurs sportifs: ces derniers devront seulement prouver qu'ils font partie d'un club ou qu'ils tirent régulièrement.

La fin de Schengen et ses conséquences

En revanche, la fin de Schengen sonnerait la fin du visa uniforme pour les touristes voyageant en Suisse. "L'exclusion de la Suisse de ce dispositif engendrerait de graves désavantages financiers pour le tourisme suisse et une perte d'image tout aussi grave", a souligné Andreas Züllig, président d'hotelleriesuisse. Cette perte pourrait se monter à 530 millions de francs en 2030.

Pour l'économie suisse dans son ensemble, cela représenterait une baisse du produit intérieur brut, selon une étude du Conseil fédéral. En 2030, il serait inférieur à 3,7% et les exportations pourraient chuter jusqu'à 5,6%.

La Suisse ne profiterait plus non plus du Système d'information Schengen, qui permet notamment de retrouver des personnes disparues, ainsi que des objets et des véhicules volés partout en Europe. En 2017, ce système a permis d'obtenir 17'000 réponses pertinentes.

L'asile aussi concerné

L'asile est aussi concerné par cette votation. En cas de suppression de l'accord de Schengen, celui de Dublin prendrait aussi fin. Ce dispositif évite à la Confédération de traiter les demandes d'asile de requérants qui ont déjà posé une demande dans un autre pays. Il a permis à la Suisse d'économiser jusqu'à deux milliards de francs, a souligné le directeur-adjoint de la Chambre vaudoise de commerce et de l'industrie Philippe Miauton. 

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ats/jvia

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