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Nombreuses victimes d'arnaques sur les sites suisses de petites annonces

Arnaques sur anibis.ch: nos conseils pour repérer les annonces ou messages suspects. [Unsplash - Marvin Tolentino]
Arnaques sur les plateformes de petites annonces: prudence! / On en parle / 21 min. / le 19 mars 2019
Les arnaques sur internet sont de plus en plus courantes, avec une plainte par jour dans le canton de Berne. L'émission On en parle a reçu de nombreux témoignages concernant le site romand de petites annonces Anibis.

Les mésaventures des auditeurs de la RTS montrent que les fraudeurs ont l’art de se renouveler et de procéder à des techniques toujours plus sophistiquées. Ces arnaques sont souvent le fait de faux acheteurs basés à l'étranger, qui usurpent des adresses de personnes en Suisse. Le vendeur d'un objet se voit ensuite prié de... verser une somme d'argent sous forme de mystérieux coupons avant de pouvoir être payé.

Une autre technique consiste à réaliser une arnaque croisée: une tierce personne attirée par un prêt sans intérêt sur internet est invitée à effectuer des transferts d’argent entre acheteur et vendeur sans en avoir conscience. On appelle ces personnes des "money mules."

Moyenne d'une plainte quotidienne à Berne

Procureur à Berne, où le Ministère public instruit notamment une affaire pour laquelle une victime témoigne mardi dans l'émission On en parle, Amaël Gschwind confirme que ce genre d'affaires n'est pas rare: "Dans le canton de Berne, on a eu plus de 400 plaintes depuis janvier 2018", souligne-t-il. "Et on ne parle que des gens qui ont porté plainte, parce qu'il y a peut-être des gens qui - au vu des montants dérisoires - ne portent pas plainte."

Amaël Gschwind conseille du reste de déposer une plainte, mais aussi "et le plus rapidement possible, de tenter de contacter la banque pour essayer d'éviter que l'argent soit effectivement transféré sur le compte suivant."

Mais l'argent ne transite sur les comptes donnés par les arnaqueurs que l'espace de quelques jours voire quelques heures, note le procureur. "Et donc, souvent, l'argent n'est plus là quand les gens découvrent qu'ils sont victimes d'une arnaque."

La sécurité, "un sujet très important" pour Anibis

Egalement interrogée dans l'émission On en parle, l'ingénieure en informatique et spécialiste anti-fraude chez Anibis Jelena Moncilli assure que "la sécurité est un sujet très important" pour le site. "On ne peut pas prétendre être la plateforme numéro Un en Suisse romande si les expériences utilisateurs sont mauvaises. C'est la raison pour laquelle nous investissons un montant à sept chiffres chaque année pour mettre en place de nouvelles technologies."

Isabelle Fiaux/Frédérique Volery/oang

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Les conseils élémentaires de prudence

Pour éviter d'être victime de ce genre d'arnaques, le procureur bernois Amaël Gschwind souligne qu'il faut "être vigilant" et que le conseil le plus simple est de se déplacer pour conclure la transaction. "C'est un gage de sécurité pour l'acheteur, et à mon sens le meilleur", dit-il.

"Après, il y a le bons sens: quand on est invité à verser de l'argent à Cotonou ou dans un autre pays, il faut que les voyants s'allument et qu'on se pose tout de suite la question de l'arnaque."

La spécialiste anti-fraude chez Anibis Jelena Moncilli conseille elle aussi de procéder à l'échange en mains propres. "C'est la seule garantie à 100% que vous obtiendrez l'objet que vous convoitez et que le vendeur obtienne la somme exacte pour l'objet qu'il vend."

"Ensuite, méfiez-vous aussi lorsqu'un acheteur vous dit que le système de communication d'Anibis ne fonctionne pas et qu'il faut le contacter directement à son adresse e-mail."

"Et si vous êtes vendeur", insiste-t-elle, "vous n'avez jamais à payer quoi que ce soit pour récupérer la somme qui vous est due."