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L'initiative des Alpes a 25 ans, mais son objectif reste à atteindre

L'initiative des Alpes a été lancée dans les gorges des Schöllenen du canton d'Uri, en août 1989. [Keystone - STR]
L'initiative des Alpes fête ses 25 ans / Le Journal horaire / 30 sec. / le 15 février 2019
Il y a 25 ans, le 20 février 1994, la Suisse acceptait l'initiative sur la protection des Alpes au terme d'une campagne émotionnelle. Son objectif de faire transférer le fret par la route vers le rail n'est néanmoins pas encore totalement atteint.

En 1987, des protecteurs du milieu alpin des cantons du Valais, du Tessin, des Grisons et d'Uri entamaient des premières discussions. L'initiative des Alpes a été lancée deux ans plus tard et le groupe s'est constitué en association du même nom. Son but: préserver toute la région montagneuse des conséquences négatives du trafic de transit et transférer les marchandises traversant la Suisse de la route vers le rail.

L'initiative avait pourtant peu de chances de passer: de nombreux partis politiques, le Conseil fédéral, les milieux économiques et, dans un premier temps, certaines associations environnementales y étaient opposés.

Verre à moitié plein

L'association est toujours bien vivante, son comité estimant que la politique de transfert peut être améliorée. Par exemple, plus de 70% des marchandises traversent les Alpes par le rail mais la capacité de transport par ce biais n'est pas encore épuisée.

>> Lire aussi : Le rail pourra bientôt transporter 100% des marchandises, selon l'Initiative des Alpes

Le nombre de trajets par camion s'inscrit tout de même en recul alors qu'il continue d'augmenter dans les pays voisins. En 2016, le nombre de camions traversant les Alpes chaque année est passé en dessous du million. Et il tend à diminuer. Problème: les émissions de Co2 de ces gros véhicules sont pratiquement toujours aussi élevées qu'en 1990. 

Pressions sur le Conseil fédéral

Pour transférer davantage le transport vers le rail, l'Initiative des Alpes demande depuis des années au Conseil fédéral d'augmenter jusqu'au maximum possible la redevance poids lourds liée aux prestations. Une charge que L'Association suisse des transports routiers (ASTAG) rejette.

"La politique de transfert doit continuer à se limiter au trafic de frontière à frontière à travers les Alpes", a plusieurs fois martelé son président, Adrian Amstutz (UDC/BE). L'ASTAG exhorte ainsi la Confédération à accentuer la pression pour que les pays voisins comblent leur retard au niveau des aménagements nécessaires.

ats/ani

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Nouveaux combats

L'Initiative des Alpes souhaite aussi rester vigilante en ce qui concerne le deuxième tube du tunnel routier du Saint-Gothard, qui sera construit à partir de 2020. Ce nouveau tube ne doit être utilisé que pour la rénovation et la sécurité et non pour augmenter la capacité, comme le Conseil fédéral l'avait promis avant le référendum.

A l'avenir, les représentants de l'association souhaitent étendre leur mission de protection des Alpes aux conséquences négatives du trafic de transit. "Il est clair que le plus grand problème pour les Alpes est le changement climatique et la fonte de glaciers qui en découle", juge son président, Jon Pult.