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Un logiciel du PLR pour les élections questionne la protection des données

Des affiches électorales des partis politiques genevois en 2011 (photo prétexte). [Keystone - Salvatore Di Nofli]
L'utilisation des nouvelles technologies dans les campagnes pour les élections fédérales inquiète / Forum / 2 min. / le 4 février 2019
Premier parti à le faire en Suisse, le PLR utilise un logiciel pour conquérir les électeurs en vue des élections fédérales 2019. Mais cet outil inquiète déjà les autorités de protection des données.

En plus des affiches, des encarts ou des stands au marché, tous les partis se sont mis aux nouvelles technologies pour leur campagne. Mais de nouveaux outils font leur apparition. Il s'agit de logiciels qui utilisent les traces numériques que nous laissons sur la toile pour cerner nos opinions politiques.

Et dans ce contexte, le PLR a expliqué récemment qu'il utilisait le logiciel NationBuilder. Pour quelques dizaines de dollars par mois, cette plateforme américaine permet de gérer un site web, un outil de dons en ligne et surtout un fichier de contacts de militants. Le logiciel permet notamment de recouper les informations de la base de données du parti avec d'autres sources comme les réseaux sociaux. Il est capable de faire un ciblage très précis, pour envoyer des contenus choisis à certains groupes de personnes.

Toucher plus de personnes

Donald Trump et Jean-Luc Mélenchon, parmi d'autres, ont misé sur lui pour optimiser leur campagne. Les partis peuvent atteindre plus de monde, plus rapidement, plus facilement et pour moins d'argent qu'avec des campagnes de porte à porte, d'appels téléphoniques et de flyers papiers envoyés par la poste,

Mais l'arrivée de ces nouvelles technologies en pleine campagne pour les élections fédérales inquiète les préposés à la protection des données qui se demandent comment sécuriser ces campagnes numériques et assurer leur transparence.

Garde-fous indispensables

"L'outil en tant que tel ne me surprend pas, ni ne me choque, a souligné le préposé valaisan Sébastien Fanti lors d'un débat avec le vice-président du PLR Philippe Nantermod dans l'émission Forum. "C'est une évolution naturelle, mais il y a des garde-fous qui doivent être implémentés. Le problème va être à quelles conditions on exploite les outils (…) et il faudra opérer des contrôles."

"Toutes les méthodes sont utiles", explique pour sa part le conseiller national valaisan. "Je tiens à préciser qu'on ne s'adresse qu'aux gens qui se sont inscrits (…) et ce que l'on fait avec ce logiciel, c'est simplement d'adresser un message assez ciblé aux personnes en fonction de leur intérêt (…) Il n'y a pas de raison qu'on n'utilise pas les outils les plus efficaces, tout en restant dans la légalité. L'ensemble de notre activité avec NationBuilder a été soumise au préposé à la protection des données et correspond aux standards suisses."

>> Ecouter le débat entre Philippe Nantermod et Sébastien Fanti dans Forum :

Sébastien Fanti, préposé à la protection des données du canton du Valais et Philippe Nantermod, vice-président du PLR suisse et conseiller national valaisan. [Keystone/DR - Gaetan Bally]Keystone/DR - Gaetan Bally
Faut-il s'inquiéter des campagnes politiques numériques? Débat entre Philippe Nantermod et Sébastien Fanti / Forum / 12 min. / le 4 février 2019

oang avec Camille Degott

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Un guide à l'attention des partis

La Conférence des préposés suisses à la protection des données (privatim) a élaboré un guide à l'attention des partis contre le traitement numérique de données personnelles lors de scrutins fédéraux ou cantonaux.

Présenté la semaine dernière, il vise à faire respecter une parfaite transparence dans la campagne sur les réseaux sociaux et la toile. Les préposés suisses à la protection des données mettent en garde contre les risques de la numérisation sur la formation de l'opinion du corps électoral.

>> Ecouter les interviews de Marc Buntschu, préposé suppléant à la protection des données, et du conseiller national Balthasar Glättli (Verts/ZH) dans Forum: