Modifié le 21 décembre 2018 à 21:04
L'initiative contre le mitage bien reçue pour l'instant, selon un sondage SSR
Le 8 décembre dernier, jour médian de l'enquête, la participation se serait élevée à 40% du corps électoral, à un moment où le stade de formation de l'opinion était qualifié de bas par l'institut gfs.bern.
Si 63% des citoyennes et citoyens ayant l’intention de voter se seraient certainement ou plutôt certainement prononcés en faveur de l’initiative contre le mitage, 29 % auraient voté certainement ou plutôt contre. Le camp du Oui se lance donc dans la campagne électorale principale, qui débute maintenant, avec une avance de 34 points. Néanmoins, les personnes interrogées prévoient - à quelque 52% - que le texte finira par être rejeté dans les urnes.
>> De quoi réjouir Alberto Mocchi, président des Verts vaudois, écoutez sa réaction:
Opposition gauche-droite pas absolue
Le schéma ne correspond pas totalement au modèle de l’opposition gauche-droite. Les majorités favorables à l’initiative se situent certes clairement au sein de la gauche politique, soit chez les partisans des Verts (87%) et du PS (76%). Les sympathisants vert'libéraux soutiennent aussi assez nettement le texte l’initiative (61%). Mais c'est également le cas des partisans de l’UDC (65%).
Par contre, une grande partie des partisans du centre (PDC et PLR) déclare dès à présent vouloir voter contre.
On peut s’attendre à une évolution des rapports majoritaires durant la campagne, notamment chez les supporters de l’UDC, sachant que l'appareil du parti rejette l’initiative. Cette même évolution - en moins marqué - devrait aussi toucher les partisans du PDC et du PLR.
Pas de barrière de röstis
Par ailleurs, on constate que les personnes aux revenus bas et au niveau de formation plus faible, les femmes et les personnes faisant peu confiance au gouvernement sont plus largement favorables à l’initiative.
En ce qui concerne les différences entre les régions linguistiques, elles sont pour l'heure minimes: l'initiative est susceptible d'obtenir une majorité partout, même si les électeurs alémaniques y sont légèrement plus favorables que les Tessinois et les Romands.
Arguments
Un fort pourcentage des personnes sondées (73%) partage l’analyse des initiants: le mitage du territoire défigure le paysage et porte préjudice aux générations futures. Quant à l'argument de l'insuffisance de terrains à bâtir, il porte beaucoup moins: 53% des sondés estiment qu'il n'est pas pertinent.
Parallèlement, les arguments des opposants convainquent un peu moins: 51% d'entre eux estiment que la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire, votée en 2013, lutte déjà efficacement contre le mitage, 49% pensent qu’une limitation des zones constructibles entraînerait des hausses de loyer et 41% craignent que l’initiative entrave aussi le développement économique de la Suisse.
>> Ecouter les propos de Benoît Genecand:
Pierre-Yves Maspoli
Publié le 21 décembre 2018 à 05:59 - Modifié le 21 décembre 2018 à 21:04
La méthodologie
Le risque "d'élever le prix des loyers"
"C'est un risque si on ne met pas des mesures compensatoires ou des mesures d'accompagnement pour éviter que les familles qui ont aujourd'hui de la peine à payer leur loyer se retrouvent dans des situations encore plus catastrophiques (...) et toutes ces mesures qu'il faudrait mettre en place ne sont pas dans le texte de base"
"L'hyperdensité est très coûteuse en énergie, tout comme la très faible densité. Entre les deux, on a sans doute un optimum, sauf que personne ne sait véritablement où il se trouve", souligne-t-il.
>> Son interview complète dans La Matinale: