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Ruag aurait facturé près de 400 millions en trop à la Confédération

Ruag fait l'objet de nouveaux soupçons. L'entreprise aurait surfacturé certaines prestations d'entretien à l'Armée.
Ruag fait l'objet de nouveaux soupçons. L'entreprise aurait surfacturé certaines prestations d'entretien à l'Armée. / 19h30 / 2 min. / le 17 décembre 2018
L'entreprise d'armement de la Confédération Ruag aurait facturé des dizaines de millions de francs en trop pendant des années au Département fédéral de la défense, selon l'Ostschweiz am Sonntag et la Zentralschweiz am Sonntag.

D'après une enquête du ministère public de la Confédération (MPC), Ruag utilisait l'argent surfacturé pour subventionner d'autres secteurs d'activités, principalement celui, non rentable, des avions civils.

>> Lire : Ruag Aviation pourrait avoir surfacturé des prestations à la Confédération

Le surcoût pour l'entretien des avions et des hélicoptères militaires atteindrait entre 30 et 35%, beaucoup plus que la marge bénéficiaire tolérée de 8 à 10%. Une marge de 30 à 35% signifie que Ruag encaissait indûment environ 40 millions de francs par an.

Ruag réfute

Selon une source interne, la pratique dure depuis dix ans au moins, ce qui représente une surfacturation de 400 millions de francs. Ce montant est plus de deux fois supérieur à la subvention perçue illégalement par CarPostal.

L'entreprise d'armement réfute les accusations. Son directeur général expliquait récemment dans une interview avoir la conscience tranquille.

ats/lan

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"Un rapport plus ou moins incestueux"

"Le fait qu'il y ait une surfacturation est fort possible, dans la mesure où il y a un rapport de monopole entre la Confédération et Ruag. Il faut relever que depuis toujours il y a un rapport plus ou moins incestueux entre Ruag et le département de la Défense", a déclaré lundi Carlo Sommaruga, membre de la commission de la politique de sécurité, dans l'émission Forum de la RTS.

Le conseiller national socialiste a par ailleurs relevé l'opposition de Ruag à être transparent. "Il faut que les commissions, que ce soit la commission de gestion, la délégation aux finances, l'inspection fédérale des finances, fassent le travail et puissent accéder à des informations, indépendamment de la question pénale", a estimé Carlo Sommaruga.

L'interview de Carlo Sommaruga dans Forum: