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"Les Suisses de l'étranger ont de la peine à exercer leurs droits politiques"

Ariane Rustichelli, directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger, défend le vote électronique
Ariane Rustichelli, directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger, défend le vote électronique / 19h30 / 5 min. / le 2 décembre 2018
Invitée dimanche dans le 19h30 de la RTS, la directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger Ariane Rustichelli souhaite que le vote électronique soit introduit pour tous les citoyens suisses vivant à l'étranger d'ici 2021.

Plus de 10% de la population suisse vit à l'étranger, soit environ 750'000 personnes, et 172'000 d'entre eux sont inscrits sur les registres électoraux. "C'est important qu'ils puissent s'exprimer et qu'ils puissent participer au débat démocratique en Suisse. Nous avons un système de démocratie semi-directe et toutes les voix comptent", explique Ariane Rustichelli.

Les Suisses de l'étranger font néanmoins face à des difficultés au moment de faire valoir leur opinion. "Ils pourraient voter dans les urnes, mais pour cela il faudrait venir en Suisse. Ils peuvent aussi voter par correspondance, mais la documentation arrive souvent trop tard et dans la mauvaise langue. Dans les faits, les Suisses de l'étranger ont de la peine à exercer leurs droits politiques", assure Ariane Rustichelli.

"Pas un problème de sécurité"

Si le vote électronique apparaît comme la solution idéale pour les Suisses de l'étranger, il est sous le feu des critiques pour sa fiabilité et se trouve aujourd'hui en net recul. Le canton de Genève a récemment annoncé l’abandon de ce système.

>> Lire également : Le canton de Genève renonce à sa plate-forme de vote électronique

"La sécurité du vote électronique est plutôt haute. A Genève, ils auraient dû débourser énormément d'argent pour atteindre la vérifiabilité universelle, demandée par la Chancellerie fédérale. C'est pour cela qu'ils ont décidé de laisser tomber. Ce n'est pas un problème de sécurité, c'est un problème de financement du système", signale la directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger.

Un lien qui reste fort

"Beaucoup de ces citoyens partent pour quelques années à l'étranger, essentiellement pour des raisons d'emploi, puis reviennent ici. Le lien avec la Suisse reste donc très fort", explique Ariane Rustichelli, qui met en avant l'importance, pour ces citoyens, de pouvoir continuer à voter.

"Les premiers essais de vote électronique ont été réalisés en 2003. Plus de 200 essais ont été réalisés depuis. Les Suisses de l'étranger ont de la peine à comprendre que ça prenne autant de temps. C'est vrai que, parfois, ils commencent un peu à se décourager."

gma

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