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La Suisse veut inscrire la gestion des avalanches au patrimoine de l'Unesco

Policier et hélicoptère de sauvetage en Valais. (image d'illustration) [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La protection contre les avalanches pourrait entrer dans le patrimoine immatériel de l’UNESCO / La Matinale / 1 min. / le 26 novembre 2018
Alors que le comité de l'Unesco se réunit dès lundi à l'île Maurice pour décider des nouvelles inscriptions au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, la Suisse présente une candidature surprenante: la gestion du danger des avalanches.

Cette "tradition" pratiquée en Suisse semble très éloignée de la Fête des Vignerons et du Carnaval de Bâle, les deux traditions helvétiques déjà inscrites sur la liste. Pour Thomas Antonietti, ethnologue et responsable du patrimoine immatériel  du canton du Valais, sa légitimité ne fait toutefois aucun doute, même s'il concède que la gestion du danger des avalanches "n'est pas très festive".

"Le patrimoine immatériel culturel, ce ne sont pas seulement de belles fêtes orientées vers le passé, mais également des connaissances et pratiques qui concernent la nature et l'univers. Une tradition est aussi là pour résoudre les problèmes d'une société contemporaine", souligne-t-il.

Protection contre un danger naturel, une première

Il n'empêche, la protection contre un danger naturel serait une première, comme le confirme Martin Grandjean, historien à l'Université de Lausanne, qui a cartographié les listes de l'Unesco.

"A la différence de la liste du patrimoine mondial de l'humanité, qui est la liste des mille merveilles du monde, celle du patrimoine culturel immatériel a comme but de mettre le doigt sur des traditions et pratiques qu'il faut préserver", explique-t-il. "Même si, dans ce cas-là, nous allons être en porte-à-faux avec de nouvelles technologies de gestion des avalanches, qui bouleversent la manière dont les villages travaillent aujourd'hui."

La candidature suisse, présentée avec l'Autriche, n'a donc pas choisi la facilité. La Confédération présente toutefois, avec six autres pays, un dossier moins abstrait: celui de l'art de la construction des murs en pierre sèche.

Simon Corthay/kkub

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Un cinquantaine de propositions

L'Unesco a reçu cette année une cinquantaine de candidatures à l'inscription au patrimoine culturel immatériel.

Parmi elles, la musique reggae de Jamaïque, la tradition de la crèche de Noël en Pologne, les savoirs et savoir-faire des mesureurs d’eau en Algérie, les rickshaws et leurs peintures au Bengladesh, le théâtre d'ombres syrien ou encore la lutte traditionnelle coréenne. Cette dernière demande d'inscription, faite conjointement par les deux Corées, a d'ores et déjà été acceptée par l'Unesco.