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Roger Köppel dénonce un "réflexe automatique à voter contre l'UDC"

L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Roger Köppel, conseiller national (UDC-ZH)
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Roger Köppel, conseiller national (UDC/ZH) / La Matinale / 10 min. / le 26 novembre 2018
"Claque", "fiasco" ou "fessée", la presse suisse accumule les qualificatifs sévères à l'égard de l'UDC après le net rejet dimanche de l'initiative sur l'autodétermination. Interrogé par la RTS, Roger Köppel y voit plutôt une "obsession contre l'UDC".

"Quand l'UDC fait quelque chose, il y a un réflexe automatique contre notre parti, de la part d'une partie de la population et du Conseil fédéral. C'est une sorte de discrimination intellectuelle", juge Roger Köppel lundi dans La Matinale.

Le conseiller national zurichois et rédacteur en chef de la Weltwoche ajoute que le résultat de dimanche, un rejet du texte sur l'autodétermination par 66,25% des votants, montre que ce vote "était moins une question de matière qu'un vote contre l'UDC". Et d'estimer qu'on devrait davantage discuter des objets et non des gens qui lancent les idées.

A la question de savoir si l'UDC a fait une erreur avec une campagne trop "gentille", sans logo ni couleurs du parti, Roger Köppel répond "peut-être, mais on devra analyser cela". Pour lui, l'UDC n'a surtout pas réussi à clarifier l'objet de votation et a subi une "campagne de fake news" de la part des adversaires et des médias.

>> Tous les résultats des votations de de dimanche : L’UDC en échec avec son initiative sur l’autodétermination et Les cartes des résultats des votations fédérales, commune par commune

>> Voir aussi les cartes des résultats: Les cartes des résultats des votations fédérales, commune par commune

"Ne pas jeter la démocratie directe par la fenêtre"

La presse suisse du jour n'est pas tendre avec l'UDC ce lundi, à l'image de La Liberté qui évoque un "réveil salutaire": "l'UDC n'est pas le peuple et le peuple suisse le lui a signifié dans une claque magistrale". Le Temps ajoute de son côté que le parti de droite a voulu devenir "une sorte de législateur suprême" et que "les Suisses ont eu la sagesse de ne pas se laisser abuser".

La NZZ parle elle d'une chute claire pour "eine radikale scheinlösung", une solution radicale de pure apparence: pour l'UDC, ce n'est plus aussi facile que par le passé de trouver des majorités en faveur de ses crédos, note le quotidien zurichois. Pour la Tribune de Genève, ce vote ne constitue toutefois en aucun cas une déclaration d'amour pour l'Union européenne.

Réagissant à ces titres, Roger Köppel juge qu'ils démontrent cette "obsession" actuelle contre l'UDC dans les médias et dit espérer que les gagnants de dimanche ne voient pas dans ce vote "un passe-droit pour jeter la démocratie directe par la fenêtre". Ils doivent aussi désormais prouver qu'ils prennent au sérieux la démocratie directe.

L'élu zurichois regarde également désormais vers l'avenir et place la politique européenne comme thème prioritaire de la campagne des élections fédérales l'an prochain, avec pour but la préservation de l'indépendance de la Suisse. Et de lancer une petite pique: "C'est grâce à l'UDC que la Suisse n'est pas dans l'UE."

>> La revue de presse de La Matinale :

La revue de presse (vidéo) - Par Sandra Zimmerli
La revue de presse (vidéo) - Par Sandra Zimmerli / La Matinale / 8 min. / le 26 novembre 2018

L'UDC assure qu'elle n'est pas en crise

Un sondage réalisé par l'institut GFS à l'issue de la journée de votations confirme que l'UDC n'a pas réussi à convaincre au-delà de ses propres rangs et qu'un net clivage se creuse entre ce parti et les autres formations politiques. Mais personne ne prédit véritablement le début d'un déclin de la formation blochérienne.

>> Lire aussi : L'UDC n'a pas convaincu au-delà de ses rangs, selon un sondage SSR

Comme la presse du jour, Roger Köppel estime que son parti n'est pas en crise et que son président Albert Rösti est toujours l'homme de la situation: 34% des Suisses ont affirmé dimanche que la démocratie directe était en danger et "c'est pour eux qu'on doit continuer de lutter. On a besoin de l'UDC pour cela".

Aussi interrogé dans La Matinale, le conseiller national UDC Jean-Luc Addor assure de son côté que si son parti n'a pas su convaincre cette fois, cela ne veut pas dire qu'il n'en est plus capable.

>> L'interview de Jean-Luc Addor dans La Matinale :

Jean-Luc Addor, conseiller national UDC valaisan. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Le style moins provocateur de l’UDC n’a pas su convaincre, selon Jean-Luc Addor / La Matinale / 1 min. / le 26 novembre 2018

Interrogé à son tour dans l'émission Forum, le chef de file de l'UDC suisse Albert Rösti a dit assumer l'échec de dimanche. "Comme président, on est toujours responsable, mais comme responsable il faut aussi toujours regarder tout de suite en avant", a-t-il tout de suite précisé. "Peut-être était-on un peu trop tôt avec ce thème", esquisse tout de même Albert Rösti en forme de critique, "parce que le droit international va nous préoccuper."

Le Bernois ne compte absolument pas démissionner, malgré les critiques à l'interne. "C'est aux délégués de le dire. Je me sens à l'aise et vous devrez compter avec moi encore sur le long terme."

Le président de l'UDC Albert Rösti. [Keystone - Gian Ehrenzeller]Keystone - Gian Ehrenzeller
Echec de l'initiative sur l'autodétermination: interview d'Albert Rösti / Forum / 6 min. / le 26 novembre 2018

>> Ecouter l'interview d'Albert Rösti dans Forum:

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Frédéric Boillat

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Une préférence pour Heidi Z'graggen et Karin Keller-Sutter

Questionné sur ses préférences dans l'élection à venir de deux conseillers fédéraux, Roger Köppel ne cache pas une certaine préférence pour deux des candidats.

Concernant le PDC, l'élu zurichois affirme d'emblée qu'il ne comprend pas pourquoi le président du parti Gerhard Pfister ne s'est pas lancé. Mais il a du coup une petite préférence pour Heidi Z'graggen.

Au PLR, il juge que Karin Keller-Sutter est une bonne candidate, mais ajoute qu'on ne peut jamais savoir comment les personnalités changent quand elles accèdent au Conseil fédéral.