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Le gouvernement américain finance toujours plus d'universités en Suisse

Le gouvernement américain finance toujours plus d'universités en Suisse (ici l'EPFL). [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Le gouvernement américain finance toujours plus d'universités en Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 24 novembre 2018
Depuis l'entrée en fonction de Donald Trump, l'armée américaine et le Pentagone s'intéressent particulièrement aux Ecoles polytechniques fédérales de Lausanne et de Zurich, relate samedi la Luzerner Zeitung.

Près de 1,6 million de dollars ont afflué dans les caisses de l'EPFL et près de 600'000 francs pour l'EPFZ depuis l'accession de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016, détaille le journal alémanique.

Face à la suspicion que suscite ces financements, les Américains répondent qu'ils soutiennent les écoles polytechniques fédérales pour conserver leur supériorité technique.

Quant aux écoles polytechniques, elles ne donnent pas d'informations sur les projets financés par l'US Air force et la Navy. Elles déclarent toutefois que cela sert aussi des recherches qui ne sont pas nécessairement destinées à des fins militaires.

Avec les coupes budgétaires qu'on leur fait constamment, on leur demande d'aller chercher de l'argent chez les privés

Isabelle Chevalley, conseillère nationale (Vert'libéraux/VD)

Ces réponses ne suffisent pas à rassurer certains élus parlementaires de gauche. La conseillère nationale socialiste bâloise Anita Fetz estime que "si les Américains injectent leur argent, c'est pour que ça serve leurs intérêts", ce qui lui pose un cas de conscience.

En revanche, la conseillère nationale verte libérale Isabelle Chevalley ne voit pas d'objection à ce financement militaire américain. "Ca ne me choque pas du tout que l'EPFL reçoive de l'argent de privés, que ce soit l'armée américaine ou d'autres, parce qu'avec les coupes budgétaires qu'on leur fait constamment, on leur demande d'aller chercher de l'argent chez les privés."

Selon l'élue, "tout argent n'est pas bon à prendre, mais ce n'est pas aux politiques de dire à la direction de l'EPFL ce qui est bon ou pas bon. Evidemment, si on repense à ces robots tueurs, j'espère bien que la Suisse ne contribue pas à ça. C'est une réflexion mondiale qu'on devrait avoir pour interdire cela, donc la finalité de l'argent est évidemment très importante."

Financement de longue date

A noter que les Etats-Unis paient depuis de nombreuses années des projets de recherches dans des universités suisses. Le Département américain de la santé a, par exemple, financé le développement de médicaments contre le cancer.

Maurice Doucas/lgr

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