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Carla Del Ponte: "L'ONU est une grande déception pour moi"

Carla Del Ponte, en mars 2017 aux Nations Unies à Genève. [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
Carla Del Ponte, en mars 2017 aux Nations Unies à Genève. - [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
L'ancienne procureure générale de la Confédération et du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Carla Del Ponte, s'en prend vertement aux Nations unies dans la NZZ am Sonntag.

"L'ONU est une grande déception pour moi", déclare la Tessinoise. Au cours de son travail d'enquêtrice spéciale en Syrie, elle a constaté que l'organisation, "un salon de bavardage", parlait beaucoup, mais agissait peu. "Il y a aussi beaucoup fonctionnaires, beaucoup trop. Seuls quelques-uns travaillent vraiment", lance Carla Del Pont dans un entretien diffusé dimanche, appelant à une réformer de l'ONU.

"Les droits de l'homme ne s'appliquent plus"

La Tessinoise n’est pas plus tendre avec la justice internationale. "Nous sommes tombés très bas. Les droits de l'homme ne s'appliquent plus", remarque-t-elle, jugeant cependant qu'il faut continuer à la soutenir.

En 1999, Carla Del Ponte avait accédé à la fonction de procureure générale au TPIY et au Tribunal pénal international pour le Rwanda. En 2012, elle s'est rendue en Syrie en tant qu'enquêtrice spéciale de l'ONU. En 2017, elle a démissionné pour protester contre l'inaction du Conseil de sécurité.

ats/pym

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Michael Lauber "n'existe pas"

L'ancienne procureure générale de la Confédération égratigne également son successeur Michael Lauber. "Pouvez-vous me dire ce que fait l'actuel procureur de la Confédération? Non? Exactement. Il n'existe pas", lance-t-elle.

"Je pense qu'un procureur fédéral doit être transparent et capable de faire face aux critiques", poursuit-elle, soulignant qu'un procureur ou un accusateur qui n'a pas d'ennemis n'est pas un bon fonctionnaire. "Avec moi, on savait exactement ce que je faisais", ajoute-t-elle.