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Le deuxième module de la future station spatiale chinoise lancé avec succès

La Chine a lancé son module Wentian à l'aide d'une fusée CZ-5B depuis Wenchang, sur l'île de Hainan, au sud. [Xinhua via AFP - Li Gang]
Le deuxième module de la future station spatiale chinoise lancé avec succès / Le Journal horaire / 31 sec. / le 24 juillet 2022
La Chine a lancé dimanche le deuxième des trois modules de sa station spatiale en cours de construction, selon des images diffusées en direct par la télévision publique CCTV. Il s'agit d'une étape cruciale vers la finalisation de l'installation.

L'engin nommé Wentian, d'environ 20 tonnes et sans astronaute à bord, a été propulsé dimanche à 14h22 (8h22, heure suisse) par une fusée chinoise CZ-5B depuis le centre de lancement de Wenchang, sur l'île tropicale de Hainan.

Après environ huit minutes de vol, "Wentian s'est séparé avec succès de la fusée pour se placer dans l'orbite prévue", s'est félicitée l'agence spatiale chargée des vols habités (CMSA), qualifiant le lancement de "succès total".

Des centaines de passionnés s'étaient rassemblés sur les plages aux alentours pour prendre des photos du lanceur s'élevant dans les airs dans un panache de fumée blanche.

Opération délicate et inédite pour la Chine

Long de près de 18 mètres et d'un diamètre de 4,2 mètres, doté de trois espaces de couchage, de toilettes et d'une cuisine, Wentian servira de plateforme de secours pour contrôler la station en cas de défaillance. Le module possède aussi des espaces pour des expériences scientifiques et comprend un sas qui deviendra le passage privilégié pour les sorties dans l'espace.

Ce module-laboratoire doit venir s'amarrer à Tianhe, le premier module de la station qui est déjà en orbite depuis avril 2021. L'opération constituera un défi pour l'équipage de trois astronautes de la mission Shenzhou-14 car elle nécessite plusieurs manipulations successives de haute précision, notamment avec un bras robotisé.

>> Lire : La Chine a lancé le premier module de sa future station spatiale

Or, c'est la première fois que la Chine doit amarrer en orbite des modules aussi grands. Cette manipulation devra être répétée avec le lancement en octobre 2022 d'un troisième et dernier module-laboratoire (Mengtian).

Un "palais céleste" dans la lignée de Mir

Nommée en chinois Tiangong ("Palais céleste") mais également connue par son acronyme CSS (pour "Chinese Space Station"), la station spatiale chinoise devrait donc être pleinement opérationnelle d'ici la fin de l'année.

Dans sa forme finale en forme de T, elle sera semblable en taille à l'ancienne station soviétique Mir. Sa durée de vie devrait être d'au moins 10 ans, voire de 15 ans.

La finalisation de Tiangong permettra également à la Chine d'effectuer, pour la première fois, un relais d'équipage en orbite. Il devrait intervenir en décembre, lorsque les astronautes de la mission Shenzhou-14, actuellement dans la station spatiale, laisseront leur place à ceux de Shenzhou-15.

>> Lire également sur ce sujet : Début de la plus longue mission spatiale habitée de la Chine

Record de rapidité

La Chine a été poussée à construire sa propre station en raison du refus des Etats-Unis de l'autoriser à participer à l'ISS. Si tout se passe comme prévu, elle aura achevé sa construction en un an et demi seulement. "Le rythme le plus rapide de l'histoire pour une station spatiale modulaire", souligne Chen Lan, analyste pour le site spécialisé dans le programme spatial chinois Go Taikonauts!.

"En comparaison, les constructions de Mir et de la Station spatiale internationale (ISS) ont duré respectivement 10 et 12 ans", ajoute-t-il.

afp/jop

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