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La Nasa n'a pas le droit d'approcher l'eau martienne avec ses robots

Les traînées qui laissent penser aux scientifiques qu'il y a encore de l'eau liquide sur Mars. [NASA/JPL-Caltech/Université d'Arizona]
Les traînées qui laissent penser aux scientifiques qu'il y a encore de l'eau liquide sur Mars. - [NASA/JPL-Caltech/Université d'Arizona]
Si elle soupçonne fortement la présence d'eau sur Mars, l'Agence spatiale américaine n'a pas le droit d'approcher ses sondes d'une éventuelle source sur la planète rouge en vertu d'un traité qu'elle a signé.

Les robots d'exploration Curiosity et Opportunity ne sont pas suffisamment stérilisés (voir encadré) et pourraient contaminer la source d'eau, a affirmé Rich Zurek, chef du programme martien de la Nasa, sur Reddit.

Les Etats-Unis, comme les autres pays qui explorent l'espace, sont signataires du Traité des Nations unis sur l'espace. Ce document, rédigé à la fin des années 1960, interdit des missions qui pourraient contaminer la planète explorée (voir article IX ci-dessous), indique notamment Quartz.

Eviter de contaminer Mars et la Terre

Le but est à la fois d'éviter de répandre des microbes terriens sur d'autres planètes, et d'éviter de ramener des organismes extraterrestres potentiellement dangereux sur Terre. L'article IX permet en outre de certifier qu'une éventuelle forme de vie découverte n'a pas été transportée par les engins spatiaux.

Or les techniques de stérilisation actuelles endommageraient trop les engins de la Nasa pour garantir leur fonctionnement, selon ScienceAlert.

mac

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Une protection maximale requise

L'autorité qui se charge d'établir les règles relatives à l'exploration spatiale s'appelle le Comité sur la recherche spatiale (COSPAR). Se basant sur l'article IX du Traité sur l'espace de l'ONU (voir ci-dessous), ce groupe de scientifiques se charge de surveiller la "protection planétaire", soit de limiter les contaminations entre les mondes.

Selon la classification du COSPAR, les robots explorant des planètes entrent dans une catégorie qui nécessite une stérilisation inférieure à ceux qui ont de grandes chances de rencontrer une forme de vie, indiquent le COSPAR et la NASA.

La stérilisation requise pour ces derniers est de 30 micro-organismes par mètre carré, un maximum, selon le COSPAR.

L'article IX du Traité sur l'espace

En ce qui concerne l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, les États parties au Traité devront se fonder sur les principes de la coopération et de l’assistance mutuelle et poursuivront toutes leurs activités dans l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, en tenant dûment compte des intérêts correspondants de tous les autres États parties au Traité.

Les États parties au Traité effectueront l’étude de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, et procéderont à leur exploration de manière à éviter les effets préjudiciables de leur contamination ainsi que les modifications nocives du milieu terrestre résultant de l’introduction de substances extraterrestres et, en cas de besoin, ils prendront les mesures appropriées à cette fin.

Si un État partie au Traité a lieu de croire qu’une activité ou expérience envisagée par lui-même ou par ses ressortissants dans l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, causerait une gêne potentiellement nuisible aux activités d’autres États parties au Traité en matière d’exploration et d’utilisation pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, il devra engager les consultations internationales appropriées avant d’entreprendre ladite activité ou expérience.

Tout État partie au Traité ayant lieu de croire qu’une activité ou expérience envisagée par un autre État partie au Traité dans l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, causerait une gêne potentiellement nuisible aux activités poursuivies en matière d’exploration et d’utilisation pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, peut demander que des consultations soient ouvertes au sujet de ladite activité ou expérience.