La fondation Gates investit en Suisse, y compris dans des firmes controversées
Créée en 2000 et dotée de 41 milliards de dollars, la fondation de Bill et Melinda Gates s'est imposée comme l'un des plus puissants acteurs de la santé mondiale. En 2013, elle a subventionné des programmes pour quelque 3,6 milliards.
Cet argent provient des donations de Bill Gates et de Warren Buffett (2,19 milliards en 2013), mais aussi des bénéfices générés par le trust de la fondation grâce à ses placements dans des centaines d'entreprises. Les dividendes se montent en 2013 à 582 millions, auxquels s'ajoutent 1,74 milliard de gains sur la vente d'actifs.
Une vingtaine de sociétés suisses apparaissent dans son portefeuille d'actions. Ces investissements vont de quelques centaines de milliers de dollars à 242 millions chez Givaudan.
Mais la méthode de financement mise en place par le fondateur de Microsoft est critiquée, notamment les investissements dans des entreprises responsables de problèmes sanitaires (lire ci-contre).
Déclaration fiscale 2013:
Valentin Tombez
Méthode de financement critiquée
Seule l'industrie du tabac est exclue de son portefeuille d'actions. Les deux entités, la fondation et le trust, fonctionnent séparément et les objectifs de la première n'influencent pas les investissements du second.
Cette méthode de financement est critiquée par des ONG. Celles-ci visent surtout les investissements dans des sociétés comme McDonald's, Coca-Cola, Shell ou Total, accusées d'aller à l'encontre des objectifs de la fondation en faveur de la santé et de l'environnement.
Parts de Holcim, Glencore et Transocean
La fondation détient aussi des parts de la compagnie de négoce de matières premières Glencore, soupçonnée de corruption et d'évasion fiscale, ainsi que du spécialiste des forages pétroliers en mer Transocean, propriétaire de la plateforme Deepwater Horizon dont l'explosion en avril 2010 avait provoqué une marée noire dans le golfe du Mexique.
Contactée par la RTS, la fondation a indiqué "le trust ne commente jamais ses investissements".
Investissements dans des entreprises d'armement
Après une polémique sur les prisons israéliennes de G4S, le trust a liquidé en juin ses actions du numéro un mondial de la sécurité. Il a toutefois conservé ses investissements dans le spécialiste des centre de détention Geo Group.