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Les ados nés par FIV ont davantage de risque d'hypertension, selon une étude

La procréation assistée entraînerait davantage de risques d'hypertension. [Keystone - Gaëtan Bally]
Les enfants conçus par FIV davantage à risque par rapport à l’hypertension, selon une étude / La Matinale / 1 min. / le 7 septembre 2018
Les adolescents conçus par procréation médicalement assistée ont davantage de risques de souffrir d'hypertension, selon les résultats d'une étude suisse publiée cette semaine dans le journal du Collège américain de cardiologie.

"C'est la toute première fois qu'on démontre, dans cette population (des adolescent issus de la procréation médicalement assistée - comme la fécondation in vitro, ndlr.), une maladie cardiovasculaire qui nécessite en principe un traitement", explique Urs Scherrer, co-auteur de l'étude, directeur du laboratoire de recherche dans le domaine cardio-vasculaire à l'Hôpital de l'Ile à Berne.

Il y a 6 ans, une équipe des hôpitaux universitaires de Lausanne et de Berne démontrait déjà que les bébés-éprouvette présentaient, une fois plus grands, davantage de risques de développer des troubles cardio-vasculaires, notamment en altitude. Les résultats publiés cette semaine vont plus loin.

"Ce qu'on savait jusqu'à maintenant, c'était que ces personnes, enfants déjà, ont un vieillissement précoce de leurs artères. On n'avait pas constaté pour l'instant une augmentation de la pression artérielle", poursuit Urs Scherrer.

Pas de communication de l'Hôpital de Berne

Cette nouvelle étude a été relayée par les médias en Europe et outre-Atlantique, mais n'a pas fait l'objet d'une communication officielle de la part de l'Hôpital bernois. Urs Scherrer avance une explication d'ordre économique.

"Les raisons invoquées sont que cela risquait de nuire à l'unité de procréation médicale de l'institution. La procréation médicale assistée est un business: si vous diminuez le nombre de cas, votre chiffre d'affaires va diminuer. Cette attitude est très difficile à comprendre et à justifier", déplore-t-il.

Joint également, l'Hôpital de l'Ile à Berne a confirmé ne pas avoir publié de communiqué, jugeant la publication dans le journal américain suffisante.

Les entreprises pharmaceutiques, elles, ne sont qu'indirectement concernées par les résultats de cette étude, précise Urs Scherrer. Car les médicaments nécessaires au traitement de l'hypertension sont courants et existent sur le marché en nombre suffisant.

Pierre-Etienne Joye/kkub

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