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Un jeune garçon sauvé par une greffe de peau à partir de cellules souches

Les chercheurs ont introduit un gène stratégique dans des cellules de la peau prélevées, puis ont mis en culture in vitro ces cellules génétiquement modifiées. [CMR Unimore]
Les chercheurs ont introduit un gène stratégique dans des cellules de la peau prélevées, puis ont mis en culture in vitro ces cellules génétiquement modifiées. - [CMR Unimore]
Une équipe de médecins a annoncé mercredi être parvenue à sauver un jeune garçon atteint d'une grave maladie héréditaire de la peau, en reconstituant 80% de son épiderme à partir de cellules souches modifiées génétiquement.

En juin 2015, ce jeune patient alors âgé de sept ans avait été admis dans un état critique dans un hôpital allemand. Les médecins le jugeaient condamné, au vu des dégâts provoqués par la maladie dont il était atteint depuis sa naissance, rapporte l'étude publiée dans la revue Nature.

Appelée épidermolyse bulleuse jonctionnelle, cette maladie très rare provoque la formation de cloques entre l'épiderme et le derme, et une désquamation au moindre contact. Plus de 40% des malades meurent avant l'adolescence.

80% de surface remplacée

Après avoir tenté sans succès un traitement antibiotique, puis une greffe de peau de son père, les médecins ont fait appel à Michele de Luca, un spécialiste de l'utilisation des cellules souches dans la reconstruction de la peau et directeur du Centre de médecine régénérative de Modène en Italie.

Après la culture in vitro de cellules de la peau génétiquement modifiées (lire encadré), plusieurs greffes ont ensuite permis de recouvrir environ 80% de la surface de sa peau.

ats/kkub

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Cellules génétiquement modifiées

Michele de Luca et son équipe ont prélevé des cellules de peau sur une partie du corps du patient non abîmée. Ils y ont inséré une forme non mutée du gène LAMB3, qui permet l'adhérence de l'épiderme au derme, puis ont mis en culture in vitro ces cellules génétiquement modifiées.

Ils ont ensuite greffé cette peau au jeune garçon lors de deux opérations, après avoir obtenu l'autorisation d'utiliser cette thérapie pour un "usage compassionnel" (donner un traitement encore expérimental à des patients pour lesquels aucune autre solution n'est disponible).

Les opérations suivantes ont permis de recouvrir environ 80% de la surface totale de peau.