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Découverte d'un senseur anti-inflammatoire qui diffère selon le sexe

Des souris sans récepteurs NLRX1 sont étudiées. À gauche, une femelle présente une hyperinflammation due à l'infection par le parasite "Leishmania guyanensis" qui porte le "Leishmania RNA Virus 1". [UNIL - Irina Kozhemyakina/Dreamstime.com]
Découverte d'un senseur anti-inflammatoire qui diffère selon le sexe / La Matinale / 1 min. / le 18 mai 2022
Une équipe de recherche de l'Université de Lausanne a découvert un senseur dans nos cellules qui joue un rôle essentiel contre l'inflammation, mais uniquement chez les femelles. Une étude qui confirme l'importance d'essais cliniques intégrant hommes et femmes.

C'est un peu comme une antenne dans nos cellules: le senseur de l'immunité innée – nommé NLRX1 (nod-like receptor X1) – reconnaît ce qui ne nous appartient pas. Comme, pour le Covid, l'ARN viral: il va déclencher une réponse immunitaire pour éliminer l'intrus.

Ce que les scientifiques savaient déjà, c'est que les femmes ont une réponse immunitaire plus forte que les hommes. Une réaction liée à la biologie féminine, plus spécifiquement aux chromosomes et aux hormones. Des études ont notamment démontré le rôle des œstrogènes dans la défense immunitaire des femmes.

Ce senseur est localisé dans les mitochondries qui, en plus d'être les centrales énergétiques des cellules, régulent la production d'hormones sexuelles, explique Tiia Snäkä, doctorante au département d'immunobiologie de l'Université de Lausanne. En retour, ces dernières orchestrent certaines fonctions mitochondriales telles que le maintien de l'équilibre cellulaire et le contrôle de l'inflammation.

L'équipe de recherche a découvert en laboratoire que ce senseur joue un rôle essentiel face à l'infection, mais uniquement chez les sujets femelles: "Il est bien présent chez les femmes et chez les hommes, mais ne joue un rôle important que chez les femmes. On a montré que s'il y a un défaut chez ce senseur, cela provoque une inflammation très forte, mais seulement chez les femelles. Chez les mâles, on n'observe pas d'effet".

Toujours inclure les deux sexes

Cette étude confirme l'importance d'avoir des hommes et des femmes dans les essais cliniques et la recherche; ces dernières sont toujours sous-représentées, encore aujourd'hui: "Cela peut nous amener à faire des conclusions parfois fausses si on n'inclut pas les deux sexes dans la recherche fondamentale", rappelle la chercheuse au micro de RTSinfo.

Ici, cette découverte pourrait permettre de développer des thérapies ciblées sur NLRX1 pour contrôler l'inflammation, chez les femmes.

Sujet radio: Alexandra Richard

Article web: Stéphanie Jaquet

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