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Les essais sur les animaux ont continué de baisser en 2020

Les souris font les frais de l'expérimentation animale.
Vera Kuttelvaserova
Fotolia [Vera Kuttelvaserova]
Les expériences sur les animaux sont en baisse en Suisse / La Matinale / 1 min. / le 31 août 2021
Les laboratoires ont moins eu recours à l'expérimentation animale en 2020. Il s'agit d'une baisse de 2,8% par rapport à 2019. Les restrictions appliquées en raison du Covid-19 ont joué un rôle dans cette baisse.

Au total, environ 556'000 animaux ont été utilisés à des fins expérimentales en Suisse l'année dernière, indique l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAV) lundi dans un communiqué.

Ce recul s'inscrit dans une tendance plus large, qui dure depuis 2015, avec une diminution du nombre d'expériences de 18%. En 2020, la baisse a été encore renforcée par la pandémie de Covid-19, certaines expériences n'ayant pas pu être menées en raison des restrictions.

Les expériences de degré 3 en hausse

Durant les expérimentations, les contraintes subies par les animaux sont classées selon une échelle allant de 0 à 3. Les expériences de degré 0 ne causent pas de contrainte à l'animal, alors que celles de degré 3 provoquent des contraintes sévères.

Pour la première fois depuis 2012, les expériences de degré 2 (contraintes moyennes) ont baissé en 2020, avec 12'500 essais en moins par rapport à 2019. En revanche, 1400 animaux de plus ont fait l'objet d'expérimentation de degré 3.

Pour les milieux de défense des animaux, cette augmentation inquiète. "On constate dans les chiffres qui viennent de paraître une hausse de 7,8% des expériences de degré 3. Pour nous, c'est un très mauvais signal. Cela nous indigne énormément", a expliqué Athénaïs Python, porte-parole de la Ligue suisse contre l'expérimentation animale et pour les droits des animaux.

Cette évolution à la hausse dure depuis 2013. Elle s'explique en partie par le reclassement en catégorie 3 de certains essais intervenu en 2018, selon l'OFAV. En outre, 94% des expérimentations de cette catégorie s'inscrivent dans la recherche sur les maladies humaines.

Montrer qu'il n'y a pas d'autre méthode possible

L'expérimentation animale est réglementée dans la loi fédérale sur la protection des animaux. Les chercheurs et chercheuses souhaitant en réaliser doivent déposer une demande auprès de l’autorité cantonale compétente.

Ils doivent notamment montrer qu’il n’existe pas de méthode de substitution et que les contraintes infligées aux animaux sont les plus faibles possible.

Ils doivent également établir, en faisant une pesée des intérêts, que les douleurs, maux, dommages, états d'anxiété ou autres contraintes imposés à l'animal sont contrebalancés par des intérêts prépondérants de la société ou de l'environnement et peuvent donc se justifier.

ats/aps

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Recherches sur le Covid-19

Une partie des expérimentations animales effectuées en 2020 concerne la recherche sur le Covid-19. Pas moins de 1328 animaux ont été utilisés à cette fin dans le cadre de 18 essais autorisés.

La plupart d'entre eux ont subi des contraintes de degré 1 mais aucun n’a fait l’objet d’expériences de degré 3. Dix expérimentations avaient pour objet la recherche fondamentale sur les vaccins. Cinq autres expériences portaient sur l’immunologie et trois s’intéressaient à la transmission du Covid-19.