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Anxiété et épuisement psychique gagnent les amphis d'université

Le nombre d'universitaires faisant appel aux services d'aide psychologique est en augmentation partout en Suisse
Le nombre d'universitaires faisant appel aux services d'aide psychologique est en augmentation partout en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 3 décembre 2019
Le nombre d'étudiants qui font appel aux services d'aide psychologique est en augmentation dans les universités suisses. Des étudiants qui souffrent de stress, d'anxiété ou d'épuisement psychique. Face à cette tendance, les établissements se mobilisent.

A l'Université de Lausanne le mois passé, une vingtaine de téléphonistes se sont relayés pour une série d'appels aux objectifs particuliers. Ces étudiants avancés ont pris contact avec 2800 nouveaux arrivants à l'UNIL afin de discuter de leur adaptation aux études académiques et de les aider à entrer dans cette nouvelle vie.

Intitulée "Comment allez-vous?", l'enquête est menée chaque année depuis 2006. L'occasion de présenter les services universitaires, répondre aux questions concernant le logement, le mode de transports ou la charge de travail. Et mettre le doigt sur les principales difficultés rencontrées par ces jeunes. L'an dernier, plus d'un étudiant interrogé sur deux a ainsi déclaré souffrir de stress et près d'un sur deux d'inquiétude, d'anxiété, de fatigue ou de démotivation.

Des résultats qui permettent à l'université de mieux communiquer et réagir. "Pour cette enquête, nous avons mis en place un service de garde de psychologues", explique dans le 19h30 Aitor Gosende, chargé d'information au sein du Service d'orientation et de carrières de l'UNIL.

Ces professionnels de garde sont disponibles au moment de l'appel pour les étudiants en situation de détresse urgente. Sur les quelques semaines que dure l'enquête, 15 à 30 personnes demandent généralement à être rappelées par ce service de garde, précise le responsable.

Les consultations en augmentation dans plusieurs unis

Cette tendance à l'anxiété, voire à l'épuisement psychique, face aux examens et aux difficultés financières ou personnelles ne s'observe pas seulement à Lausanne. A l'Université et l'Ecole polytechnique de Zurich, le nombre d'étudiants qui font appel à des services d'aide psychologique a augmenté de 20% en une année, comme le relevait la presse dominicale alémanique début novembre.

Une tendance également constatée à Bâle et Genève, ainsi qu'à Fribourg, où les consultations d'étudiants ont bondi de près de 50% en 2018-2019 par rapport à l'année académique précédente, selon les chiffres fournis par l'institution à la RTS.

"Les jeunes viennent plus facilement, c'est quand même une génération qui connaît le psychologue scolaire", analyse Rita Raemy, psychologue à l'Université de Fribourg, rappelant qu'une personne qui connaît une fragilité psychologique ne peut pas étudier correctement.

Un élément qu'a également saisi l'Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), qui a lancé une campagne nationale pour promouvoir la santé mentale des étudiants avec d'autres associations. Au printemps 2020, ce "Student Minds Project" mènera sa propre enquête nationale. Les données récoltées seront utilisées pour identifier et hiérarchiser les besoins en ressources et compétences.

Marie-Emilie Catier/tmun

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