Le prix Nobel de médecine a été décerné à trois professeurs; la majorité de leurs travaux ont été publiés dans les années 1990. Les lauréats sont deux Américains, William G.Kaelin Jr. et Gregg L. Semenza, ainsi qu'un Britannique, Sir Peter J. Ratcliffe. Ils ont permis de comprendre comment les niveaux d'oxygène sont déterminés par les cellules.
William Kaelin travaille au Howard Hughes Medical Institute aux Etats-Unis, Gregg Semenza dirige le programme de recherche vasculaire au John Hopkins Institute de recherche sur l'ingénierie cellulaire. Peter Ratcliffe est le directeur de la recherche clinique au Francis Crick Institute de London et du Target Discovery Institute d'Oxford.
Ce que ces chercheurs ont découvert permet en résumé de "mieux comprendre comment fonctionne la vie animale", a souligné Thomas Perlmann, secrétaire du Comité Nobel.
"Le délai pour les demandes de subventions n'attend pour personne!" a réagi Sir Peter Ratcliffe:
La cellule et l'oxygène
"L'importance fondamentale de l'oxygène est connue depuis des siècles, mais le processus d'adaptation des cellules aux variations de niveau d'oxygène est longtemps resté un mystère", a indiqué l'Assemblée Nobel de l'Institut Karolinska à Stockholm, dans ses attendus.
Les applications de leurs travaux sont à trouver en physiologie, au niveau du métabolisme du corps, du sport, du développement de l'embryon, de la réponse immunitaire, de la respiration et de l'adaptation à l'altitude.
Leurs découvertes ont aussi des applications en pathophysiologie pour l'anémie – avec la métabolisation du fer dans le sang – les AVC, les infections, la guérison des plaies, l'infarctus du myocarde et le cancer.
Mécanismes à l'œuvre dans les tumeurs
Les mécanismes moléculaires à l'œuvre dans l'adaptation des cellules à l'apport variable d'oxygène sont également impliqués dans les tumeurs, dont la croissance dépend de l'apport en oxygène du sang; en particulier certains cancers à progression rapide – comme celui du foie – qui consomment tellement d'énergie qu'ils brûlent tout l'oxygène disponible autour d'eux.
"Des efforts intenses en cours dans les laboratoires universitaires et les entreprises pharmaceutiques se concentrent maintenant sur le développement de médicaments capables d'interférer à différents stades d'une pathologie, soit en activant ou en bloquant le mécanisme de captation de l'oxygène", selon le jury Nobel.
Stéphanie Jaquet et les agences
Une médaille, un diplôme et un chèque
Les lauréats recevront le 10 décembre une médaille en or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises – un peu plus de 900'000 francs – qu'ils se partageront.
En 2018, le prix de médecine était revenu à l'Américain James P. Allison et au Japonais Tasuku Honjo pour leurs recherches sur l'immunothérapie, qui se sont révélées particulièrement efficaces dans le traitement de cancers virulents.