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Des milliers de milliards sont perdus chaque année en raison du changement climatique

Selon une étude, le changement climatique serait responsable de la perte de milliers de milliards de dollars chaque année pour les économies mondiales. [Keystone - Hans Klaus Techt - APA]
L'économie mondiale perd chaque année des sommes astronomiques à cause du changement climatique, selon une étude / La Matinale / 1 min. / le 29 novembre 2023
A quelques jours de l'ouverture de la COP28 à Dubaï, une étude révèle que le changement climatique serait responsable de la perte de milliers de milliards de dollars chaque année pour les économies mondiales. Les pays les moins développés subissent l'immense majorité du fardeau.

Selon cette étude conduite par l'Université du Delaware, rien que sur l'année 2022, à l'échelle mondiale, le changement climatique a entraîné une perte de 6,3% du PIB pondéré en fonction de la population.

Ce chiffre prend en compte aussi bien les conséquences directes du changement climatique sur l'agriculture, l'énergie ou encore la productivité des pays, mais aussi les retombées internationales et les pertes en matière d'investissements potentiels. Le pourcentage non-pondéré de la richesse mondiale perdue est de 1,8%, soit environ 1500 milliards de dollars (1320 milliards de francs).

"La différence entre ces deux chiffres reflète la répartition inégale des impacts, qui se concentrent dans les pays à faible revenu et les régions tropicales, généralement plus peuplés et moins bien dotés en PIB", expliquent les auteurs du rapport dans un communiqué.

Adoption d'un cadre

En effet, les pays les moins développés subissent l'immense majorité du fardeau. Ils sont exposés à une perte moyenne de PIB de 8,3%, pondérée en fonction de la population. L'Asie du Sud-Est et l'Afrique australe sont particulièrement touchées, avec des pertes de respectivement 14,1% et 11,2%.

A l'inverse, certains pays développés, notamment en Europe du nord, ont vu leur PIB augmenter. Mais cela pourrait prochainement s'inverser, avertit l'étude, qui paraît deux jours avant le début de la COP28, qui réunit du 30 novembre au 12 décembre les membres signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

"Certains des pays nord-européens ont non seulement moins d'impact climatique comparé aux pays du Sud, mais ont en plus certains avantages", explique Julia Steinberger, professeure d'économie écologique à l'Université de Lausanne, dans La Matinale de la RTS. "C’est à dire que dans certains cas, ils peuvent avoir une production agricole ou forestière accrue ou plus de demande sur leur industrie qui permettrait de réparer les dégâts du climat", poursuit-elle.

L'un des enjeux majeurs qui seront discutés lors de la COP28 est l'adoption d'un cadre pour le nouveau fonds des Nations unies destiné à aider les nations les plus pauvres à affronter les conséquences du changement climatique, comme cela a été décidé lors de la COP27.

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Pour Julia Steinberger, il est effectivement important que les nations les plus riches apportent leur soutien aux pays les pauvres, mais ceux-ci ont surtout besoin d'autonomie. "Il faudrait par exemple annuler les dettes Nord-Sud et créer d'autres manières pour que ces pays puissent s'auto-développer et ne pas dépendre des pays du Nord comme c'est le cas actuellement", propose-t-elle.

"Estimations prudentes"

"Le monde s'est appauvri de milliers de milliards de dollars à cause du changement climatique et la majeure partie de ce fardeau pèse sur les pays pauvres. J'espère que ces informations permettront de clarifier les défis auxquels de nombreux pays sont déjà confrontés aujourd'hui et le soutien dont ils ont besoin de toute urgence pour les relever", déclare James Rising, auteur de l'étude et professeur adjoint à l'université du Delaware.

En combinant le PIB et les pertes de capital, l'analyse révèle que les pays à revenus faible ou intermédiaire ont subi une perte totale de 21'000 milliards de dollars depuis l'adoption de la convention de Rio en 1992.

L'étude précise que ces pertes sont des "estimations prudentes" dans la mesure où d'importants impacts et pertes non-marchands ne sont pas pris en compte. L'ONU estime que les pays en développement auront besoin de plus de 300 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour lutter contre les effets du changement climatique.

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ats/edel

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