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Neutralité carbone et indépendance énergétique théoriquement possibles d'ici 2050

Le National met les gaz sur les énergies renouvelables. [Keystone - Valentin Flauraud]
Selon une étude de l’EPFL, la neutralité carbone est possible d’ici 2050 pour la Suisse: interview de Jonas Schnidrig / Forum / 5 min. / le 3 juin 2023
Un système énergétique suisse neutre en carbone et indépendant en 2050 est théoriquement réalisable en utilisant les ressources locales d'énergie renouvelable actuellement inexploitées.

Ce système serait même 30% moins coûteux par rapport à celui de 2020, selon une étude de l'EPFL et de la HES-SO Valais.

Bien que théoriquement possible, l'indépendance totale du système énergétique suisse n'est pas un objectif en soi. La contrainte de neutralité carbone d'ici 2050 en revanche s'aligne sur la loi sur le climat soumise au vote le 18 juin prochain, a indiqué mardi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dans un communiqué.

Développer le solaire et l'éolien

Les chercheurs du groupe Industrial Process and Energy Systems Engineering, dirigé par François Maréchal, ont constaté que pour atteindre les objectifs fixés, la Suisse devrait augmenter la production d'électricité photovoltaïque et éolienne. Un optimum économique pourrait être atteint en couvrant 60% de la surface des toits avec des systèmes photovoltaïques.

"La Suisse dispose encore d'un potentiel photovoltaïque largement inexploité dans les zones déjà construites. L'optimum économique pourrait être atteint si moins de deux toits sur trois étaient couverts", explique Jonas Schnidrig, doctorant à l'EPFL et à la HES-SO Valais, premier auteur de cette étude publiée dans la revue Frontiers in Energy Research.

L'étude suggère que la production solaire dominante en été pourrait être équilibrée par un déploiement de la capacité éolienne, produisant principalement en hiver avec l'hydroélectricité et la biomasse.

Les chercheurs concluent que la principale différence réside dans la nature des coûts: le système énergétique suisse actuel repose principalement sur des importations à bon marché plutôt que sur des investissements. Avec le modèle proposé, les réductions de coûts par rapport à 2020 sont estimées entre 30% et 32%.

"La Suisse gardera sa postion de plaque tournante"

Invité de l'émission Forum de la RTS, Jonas Schnidrig explique cependant que "l'objectif n'est pas d'être en autarcie complète".

"L'objectif était de faire un scénario qui permette à la Suisse de produire et convertir son énergie pour satisfaire sa demande, même au cas où on a des soucis à l'étranger, comme on le voit maintenant avec la guerre en Ukraine, des décisions politiques ou des conditions de marché qui sont défavorables et qui mènent à des situations de pénurie d'électricité probables."

Mais il nuance aussitôt. "Si on installe et déploie ces capacités, il y a toujours la possibilité d'opérer le système d'autres manières, et si c'est favorable, on importera, ou on exportera. La Suisse gardera sa postion de plaque tournante."

furr avec ats

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