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La température mondiale pourrait temporairement dépasser le seuil des 1,5°C ces prochaines années

Avons-nous vraiment 3 ans pour sauver la planète? [Adobe Stock]
Une chance sur deux pour que les températures dépassent temporairement +1,5°C ces cinq prochaines années / Le Journal horaire / 37 sec. / le 10 mai 2022
Selon l'Organisation météorologique mondiale des Nations Unies (OMM), la probabilité de voir la température planétaire moyenne dépasser temporairement le seuil des +1,5 degré lors des cinq prochaines années est désormais proche de 50%.

Les limites climatiques de la planète n'ont sans doute jamais paru aussi tangibles, alerte l'agence de l'ONU dans un nouveau bulletin sur le climat publié mardi. La probabilité d'un dépassement temporaire du seuil de 1,5 degré par rapport à l'ère pré-industrielle n'a cessé d'augmenter depuis 2015, année où ce risque était proche de zéro.

Pour les années comprises entre 2017 et 2021, la probabilité de dépassement était de 10%. Elle est passée "à près de 50% pour la période 2022-2026", indique l'OMM.

Un signe d'urgence

"Cette étude montre, avec une grande fiabilité scientifique, que nous nous rapprochons sensiblement du moment où nous atteindrons temporairement la limite inférieure de l'Accord de Paris", a expliqué son Secrétaire général Petteri Taalas. La version finale du document sera publiée le 18 mai.

Un franchissement temporaire de ce seuil sur une année n'est pas synonyme d'un dépassement durable, au sens où l'entend l'Accord de Paris sur le climat (COP21). Mais "c'est le signe que nous nous rapprochons d'un cas de figure où le seuil de 1,5 degré pourrait être dépassé pendant une période prolongée", écrit le Dr. Leon Hermanson, qui a dirigé la publication du bulletin.

Selon l'organisation de l'ONU, il n'y a encore qu'une faible probabilité (10%) que la moyenne quinquennale dépasse le seuil de +1,5 degré.

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L'Arctique en première ligne

L'accord de la COP21 vise à contenir l'augmentation de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, et si possible à 1,5 degré. "Ce chiffre n'est pas une statistique choisie au hasard", a rappelé Petteri Taalas. "Il indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière".

"Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. Parallèlement, nos océans continueront à se réchauffer et à s'acidifier, la glace de mer et les glaciers continueront à fondre, le niveau de la mer continuera à s'élever et les conditions météorologiques extrêmes continueront à s'intensifier", a-t-il prévenu.

Il a souligné que le réchauffement de l'Arctique est "particulièrement marqué", alors même que les conditions qui prévalent dans cette région ont des répercussions sur la planète entière.

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afp/jop

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Vers une nouvelle année la plus chaude?

Selon ce bulletin établi par le Service météorologique du Royaume-Uni (Met Office), centre principal de l'OMM pour ce type de prévisions, il est très probable (93%) qu'au moins une des années comprises entre 2022 et 2026 devienne la plus chaude jamais enregistrée. Ce record est actuellement détenu par l'année 2016, qui avait été marquée par un puissant épisode El Niño, phénomène océanique naturel qui entraîne une hausse des températures.

En 2021, la température moyenne de la planète a dépassé de 1,11°C celle de l'ère préindustrielle de référence, selon un autre rapport de l'OMM. Les épisodes La Niña consécutifs du début et de la fin de 2021 ont entraîné un refroidissement des températures mondiales, "mais ceci n'est que temporaire et n'inverse nullement la tendance au réchauffement planétaire sur le long terme". L'apparition d'un épisode El Niño contribuerait immédiatement à l'augmentation des températures.

Pas d'accélération de stratégie au Conseil national

Le Conseil national a refusé lundi par 118 voix contre 68 une motion écologiste demandant d'amorcer un tournant "vert" dans les domaines de l'énergie et de la biodiversité, en accélérant la mise en oeuvre de la stratégie énergétique 2050 et de celle sur la biodiversité.

Pour le Conseil fédéral, un programme supplémentaire est superflu, compte tenu des différentes stratégies en cours, comme la révision de la loi sur le CO2.