Publié

La pollution grandissante des masques chirurgicaux à usage unique

Un masque chirurgical à usage unique retrouvé dans la baie de Golfe Juan par "Opération Mer Propre", le 31 mai 2020. [Opération Mer Propre - Laurent Lombard]
La pollution grandissante des masques chirurgicaux à usage unique / Le 12h30 / 1 min. / le 4 juin 2020
Après la pollution liée aux mégots de cigarettes, aux déchets plastiques – comme les bouteilles en pet ou les emballages de cellophanes – voici celle provenant des masques chirurgicaux abandonnés dans la nature.

Dans de nombreux pays, dont la Suisse, depuis le début de la crise du Covid-19, les masques chirurgicaux à usage unique finissent dans la rue ou dans la nature. Cela suscite des réactions tant gouvernementales que citoyennes.

Les images et les videos pullulent sur les réseaux sociaux et autres sites d'information. Les masques usagés jonchent l'espace public et se retrouvent déjà en Méditerranée, comme l'a montré Laurent Lombard, un plongeur qui opère pour "Opération Mer Propre" en France.

En Asie, Greenpeace a dénoncé le volume croissant de masques et lingettes jetés dans les parc naturels, tandis que l'association OceansAsia faisait état de masques échouant en masse sur des plages du territoire chinois.

En France, certains députés ont décidé de sévir en prônant des amendes salées, allant jusqu'à 300 euros, pour punir des actes qualifiés d'"incivilités". Des communes appellent au civisme, avant d'envisager des sanctions.

En Suisse, même constat: les masques jetés au sol sont monnaie courante. Quatorze tonnes de plastique finissent déjà dans les eaux et sols chaque année dans notre pays.

Des siècles pour se désagréger

Et cela fait des dégâts: "L'accumulation des déchets de matières synthétiques qui ne se dégradent pas peut avoir différentes conséquences", explique Amanda Finger, collaboratrice scientifique à la division déchets et matières premières à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) au micro du 12h30: "Si les animaux avalent ces substances, cela peut leur causer des problèmes de santé". Et par ricochet, ces produits peuvent aussi finir dans le corps humain si l'on consomme un poisson qui a mangé ces déchets, par exemple.

Pour l'ONG Earth.org, le contre-coup environnemental est en effet conséquent: certains masques chirurgicaux sont confectionnés notamment avec du polypropylène, une matière plastique très dense, qui met des siècles à se désagréger.

L'OFEV recommande aux ménages que les masques, mouchoirs, articles hygiéniques et serviettes en papier utilisés soient placés dans des petits sacs en plastique immédiatement après avoir été utilisés. Ceux-ci doivent "être fermés avec un nœud sans être compactés, puis placés dans le sac des ordures ménagères et non dans une poubelle ouverte".

Une procédure peut-être un brin compliquée? Pour Amanda Finger, si les masques sont éliminés "dans une poubelle prévue à cet effet afin qu'ils soient incinérés dans les usines", c'est déjà une bonne mesure.

>> Ecouter l'interview de Amanda Finger, collaboratrice scientifique à la division déchets et matières premières à l'OFEV :

Un masque sur le sol. [EPA/Keystone - Giuseppe Lami]EPA/Keystone - Giuseppe Lami
Pollution aux masques, le nouveau fléau environnemental: interview de Amanda Finger / Le 12h30 / 4 min. / le 4 juin 2020

Sujet radio: Pierre-Etienne Joye

Inteview radio: Coralie Claude

Adaptation web: Stéphanie Jaquet

Publié