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Les femelles dauphins dotées d'un clitoris proche de l'organe féminin

Deux chercheuses américaines se sont intéressées à la jouissance chez les femelles dauphins. [keystone - Lionel Cironneau]
Les femelles dauphins sont dotées d’un clitoris proche de l’organe féminin / La Matinale / 1 min. / le 27 juin 2019
Une étude publiée par deux chercheuses américaines suggère que le clitoris des femelles dauphins, dont la morphologie est proche de celui des femmes, permet de leur procurer du plaisir lorsqu'il est stimulé.

Les dauphins, comme les bonobos par exemple, sont des animaux qui s'accouplent toute l'année malgré des périodes de chaleur courtes, et chez qui le sexe joue un rôle social important. On sait aujourd'hui que les Grands Dauphins femelles possèdent à l'entrée du vagin deux zones érectiles qui se prolongent en un seul organe, à l’image du clitoris féminin. Dara Orbach et Patricia Brennan, de l'Université pour femmes Mount Holyoke dans le Massachusetts, ont basé leur étude sur la dissection de onze cadavres, échoués sur des plages.

Reconstruction numérique d'un clitoris de dauphin. [Dara Orbach, Mount Holyoke College]
Reconstruction numérique d'un clitoris de dauphin. [Dara Orbach, Mount Holyoke College]

Comme chez l'humain, l'organe de ces cétacés gonfle lorsqu'il est stimulé, ce qui pourrait exacerber sa sensibilité. Mais à l'inverse de l'Homme, il est en contact direct avec le pénis durant l'accouplement. "D'autres analyses d'ordre physiologique et comportemental notamment doivent être menées pour savoir si les expériences sexuelles des dauphins peuvent réellement donner du plaisir aux femelles", précise Dara Orbach. "On connaît encore peu la morphologie reproductive de la plupart des espèces vertébrées sauvages."

Patriarcat trop présent dans la recherche

Leur découverte lève un bout de voile sur les fonctions reproductrices et sexuelles. "L'orgasme avait été créé pour provoquer l'ovulation chez les femelles, mais au cours de l'évolution, les mammifères à ovulation spontanée ont gardé l'orgasme alors qu'il n'était pas nécessaire en soi", explique Pauline Salis, chercheuse en biologie marine à l'Université de Lausanne.

Pour Thierry Lodé, spécialiste de la sexualité animale, l'étude du plaisir féminin chez les humains et les animaux est encore sous-explorée. "Il y a un certain déficit de femmes dans la recherche scientifique", souligne-t-il. "Il faut qu'on arrête de nous laisser faire par le patriarcat ambiant, y compris dans la recherche animale."

Pauline Rappaz/ani

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