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Les enceintes connectées, un marché jugé "prometteur" en Suisse

L'enceinte connectée Alexa, développée par Amazon. [DPA - Britta Pedersen]
Le marché des enceintes connectées en Suisse / La Matinale / 3 min. / le 20 septembre 2018
Les enceintes connectées réagissant à la voix sont considérées comme un produit prometteur en Suisse, même si ses fonctionnalités n'y sont encore pas développées. En cause, un marché fragmenté, avec trois langues officielles.

Les assistants personnels, ces enceintes placées dans le salon ou la cuisine et qui peuvent gérer les demandes vocales grâce à l'intelligence artificielle, sont principalement présentes aux Etats-Unis, où il y en aurait 50 millions. Et selon les projections du cabinet d'analyse Canalys, 100 millions de ces machines devraient fonctionner dans le monde fin 2018.

Un épiphénomène en Suisse

En Europe, l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France sont de tout jeunes marchés. En Suisse, ces assistants sont un épiphénomène, mais cela pourrait changer rapidement. Pour l'heure, aucun des trois leaders du marché Amazon, Google et, dans une moindre mesure, Apple, n'ont lancé officiellement leurs produits en Suisse.

Interrogés par la RTS, Google et Apple ont simplement indiqué que leurs produits ne sont pas disponibles en Suisse. On trouve déjà des enceintes en magasin, mais les fonctionnalités ne sont pas adaptées au marché et aucune date de lancement n'est communiquée.

Comprendre plusieurs langues et plusieurs accents

"Ce marché-là a un immense travail d'adaptation pour que l'intelligence artificielle comprenne tous les accents et toutes les langues simultanément. Et je sais qu'il y a de gros efforts qui sont réalisés. Une fois que ces problèmes seront résolus, je pense qu'il n'y aura plus de frein pour développer ces produits en Suisse", confirme Cédric Stassi, directeur général de Fnac Suisse.

On peut donc imaginer que ces géants de la technologie préfèrent être prêts avant de pénétrer un marché helvétique fragmenté, avec trois langues officielles.

Ce marché-là a un immense travail d'adaptation pour que l'intelligence artificielle comprenne tous les accents et toutes les langues simultanément.

Cédric Stassi, directeur général de Fnac Suisse.

"Le marché de demain"

Les commerces suisses, eux, misent beaucoup sur ces assistants personnels. Interrogés, Mediamarkt, Fust, Digitec/Galaxus, Interdiscount, Migros, Manor et Fnac jugent le marché prometteur. Certains ont même des objectifs de vente, mais pas question de les communiquer. Pour ces commerces, dès le moment où les systèmes seront officiellement lancés pour la Suisse, alors la demande suivra.

"On n'en est qu'au commencement. Effectivement, c'est un peu le marché de demain. On espère que dans le futur, on aura la possibilité de vendre ces produits là de manière importante, y compris en Suisse", estime le directeur de Fnac Suisse.

Romain Bardet/jvia

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La protection des données en question

Une autre question se pose avec l'arrivée de ces enceintes: celle de la protection des données. Aucune réflexion globale n'est menée, a indiqué à la RTS le préposé fédéral suppléant à la protection des données, Jean-Philippe Walter. Mais ses services suivent de près ce que d'autres autorités font, par exemple en France. Pour lui, il n'y a aucune raison que ces technologies ne déferlent pas en Suisse, mais il en appelle à une responsabilité individuelle.

Rappelons que l'actuelle loi suisse sur la protection des données date de 1993, soit cinq ans avant la création de Google. La Suisse n'a pas les armes face à ces nouvelles réalités du numérique, admet Jean-Philippe Walter, alors que la nouvelle loi, en discussion, ne semble pas être une priorité à Berne.