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Les successeurs aux néonicotinoïdes tout aussi nocifs pour les abeilles

Les successeurs aux néonicotinoïdes sont tout aussi nocifs pour les abeilles.
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Les successeurs aux néonicotinoïdes tout aussi nocifs pour les abeilles / CQFD / 7 min. / le 17 août 2018
Alors que l’utilisation des pesticides tueurs d'abeilles sera interdite en Suisse dans les cultures en plein air à la fin de l'année, une nouvelle étude semble démontrer que les produits alternatifs ont les mêmes effets.

La nocivité des néonicotinoïdes sur les insectes pollinisateurs (particulièrement les abeilles et les bourdons) est désormais prouvée par un grand nombre d’études. La Suisse, à l’instar de l’Union européenne et d’autres pays du monde, a pris des mesures drastiques en décrétant l’interdiction de ces insecticides dès la fin de 2018.

>> lire : L'Union européenne interdit trois pesticides dangereux pour les abeilles

Leurs successeurs devraient être une classe différente d’insecticides basés sur une autre molécule, la sulfoximine.

L’Université Royal Holloway de Londres vient de tester ces nouveaux produits sur des ruches réelles. S'ils ont le même effet protecteur sur les plantes, ils ont aussi le même effet destructeur sur les pollinisateurs, selon leur étude publiée jeudi dans Nature.

On parle de pesticides, donc de molécules faites pour tuer des insectes

Alexandre Aebi

Cette étude montre effectivement que les colonies de bourdon soumises à des doses de sulfoxaflor (un des successeurs des néonicotinoïdes) souffrent de différents maux, explique Alexandre Aebi, maître d’enseignement et de recherche en agro-écologie et professeur titulaire à l'Institut de biologie de l’Université de Neuchâtel, dans l'émission CQFD de vendredi.

Il relève également que seuls trois néonicotinoïdes sur la petite dizaine existante sont interdits. "Cette mesure est une bonne chose, mais il faut continuer à faire des recherches sur ces molécules ou sur des molécules similaires", indique le spécialiste. "On parle de pesticides, donc de molécules faites pour tuer des insectes", rappelle Alexandre Aebi, qui est aussi apiculteur.

"Je ne pense pas qu'on puisse tuer des ravageurs d'une culture sans avoir le moindre dégât collatéral sur le reste de l'environnement", déclare encore le chercheur, pour qui il s'agit avant tout d'utiliser les pesticides "de manière raisonnée" plutôt que de s'en passer complètement.

Silvio Dolzan/lan

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