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Des geeks du 3e âge, l'émergence d'une nouvelle génération de retraités

Selon une étude de Pro Senectute, la nouvelle génération de retraités est celle d'une mutation: les nouveaux aînés sont connectés, presque autant que les actifs.

Heini est retraité. Il a 74 ans. Mais dans son appartement de la banlieue de Zurich, il est très loin d’être solitaire. Acteur pour de petits mandats, il a toute une communauté de fans et d’amis comédiens sur Facebook. "J'ai environ 400 amis Facebook", un réseau qu'il entretient et avec qui il communique régulièrement. "Par téléphone, ça aurait été beaucoup moins efficace", explique-t-il.

La première génération des retraités connectés
La première génération des retraités connectés / L'actu en vidéo / 4 min. / le 17 mars 2017

Sa vie connectée ne s’arrête pas là. Des horaires de transports publics au partage de photos en direct, il utilise les outils technologiques comme le ferait n'importe quelle personne plus jeune. Même pour jouer au Jass, il compte sur son téléphone, quand bien même il s'énerve "contre l'ordinateur, il fait trop de fautes".

Presque autant connectés que les actifs

Heini est ce qu’on appelle un digital senior. Cette nouvelle génération tranche avec l’image habituelle du retraité qui n’y comprend rien. Pro Senectute a mené l’enquête. Parmi les jeunes retraités, entre 65 et 70 ans, ils sont 80% à être très "connectés". Un taux presque équivalent à celui de la population active.

Les seniors commencent même à envahir Youtube, par exemple pour parler cuisine ou jardinage. Pro Senectute a pratiquement supprimé les formations de base en informatique. A la place, des cyber thé, où ces geeks du troisième âge n’ont pas à rougir.

Cette génération de seniors connectés, c’est aussi un énorme marché. Achats en ligne, services d'aide à distance, il n'existe pour l’instant presque rien pour eux en ligne. Le principal obstacle: casser la crainte face à ces nouveaux outils. L'enjeu social est important, puisqu'il est prouvé que, plus on maîtrise l’informatique, plus longtemps on reste autonome.

Antoine Multone

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