Originaire d'Amérique et récemment introduite en Afrique, peut-être via l'importation de plantes, la chenille légionnaire d'automne a déjà fait des ravages dans les champs de céréales en Zambie, Zimbabwe, Afrique du Sud et Ghana. Le Malawi, le Mozambique et la Namibie seraient également affectés.
Selon des experts, c'est la première fois que cette espèce cause de telles destructions en Afrique. Devant cette offensive inédite, une réunion d'urgence sous l'égide de l'ONU a été convoquée de mardi à jeudi à Harare, au Zimbabwe, pour exhorter les pays menacés à coordonner leurs efforts.
Résistance aux pesticides
Contrairement à l'espèce africaine de ce nuisible, cette chenille "importée" ne s'attaque pas en priorité au maïs mais vise aussi le blé, le millet, le sorgho et le riz, des aliments de base dans une Afrique australe déjà frappée depuis trois ans par une de ses pires sécheresses.
"La saison 2016-2017 est affectée par des invasions de chenilles qui menacent les récoltes et des épidémies qui frappent le bétail, ce qui menace sérieusement les moyens de subsistance des agriculteurs et affaiblit les efforts déployés contre El Niño", a noté le secrétaire zimbabwéen à l'Agriculture Ringson Chitsike.
"La chenille processionnaire d'automne est susceptible de provoquer un sérieux problème de sécurité alimentaire dans toute l'Afrique subsaharienne", a renchéri Kenneth Wilson, professeur à l'Université de Lancaster, en Grande-Bretagne. Et ce d'autant plus qu'une résistance aux pesticides a été constatée.
afp/boi