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Les marais irakiens, asséchés par Saddam Hussein, classés à l'Unesco

Les marais avaient été asséchés à 90% sous Saddam Hussein. [AFP - HAIDAR MOHAMMED ALI]
Les marais avaient été asséchés à 90% sous Saddam Hussein. - [AFP - HAIDAR MOHAMMED ALI]
L'Irak, qui lutte contre les destructions nombreuses d'antiquités, a salué lundi le classement de ses marais au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils avaient été ravagés par Saddam Hussein dans les années 1990.

Le Premier ministre Haider Al-Abadi a félicité le peuple irakien et remercié "tous ceux qui ont contribué à ce succès" tant attendu depuis 2003.

Il a ajouté que la culture dans son pays continuera à exister "malgré la destruction et la démolition du patrimoine et des antiquités irakiennes par des groupes terroristes barbares", faisant allusion au groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui s'est emparé de vastes pans de son pays en 2014. 

L'EI a détruit de nombreux artefacts au musée de Mossoul, son fief dans le nord de l'Irak, ainsi que dans les villes antiques de Nimroud et Hatra. Pour cette raison, cette dernière a été classée au patrimoine en péril par l'Unesco à l'été 2015. 

Sept sites irakiens classés

L'EI justifie ces destructions en arguant que les statues favorisent l'idolâtrie. Mais selon plusieurs experts, les "idoles" si vivement dénoncées dérangent moins les djihadistes lorsqu'il s'agit de les vendre au marché noir.

Dimanche, "sept sites d'Irak ont été classés au patrimoine mondial de l'Unesco: trois sites archéologiques et quatre zones de marécages dans le sud" du pays, selon l'organisation internationale.

afp/jgal

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"Un des pires crimes environnementaux de l'histoire"

Les marais couvraient à l'origine une surface de 15'000 à 20'000 km2, ce qui en faisait l'une des plus vastes zones marécageuses au monde. Mais l'ex-président déchu Saddam Hussein a décidé de les assécher dans les années 1990 car ces marais étaient devenus le foyer d'insurgés chiites opposés à son pouvoir.

L'assèchement de 90% de leur surface est considéré par l'ONU comme "l'un des pires crimes environnementaux de l'histoire".

De nombreux canaux et digues construits sous le règne du dictateur ont été depuis démolis, permettant aux eaux du Tigre et de l'Euphrate d'irriguer à nouveau les marais et de raviver la faune.

Les Irakiens ont ainsi pu s'y réinstaller, malgré de nouvelles inquiétudes autour du débit des fleuves, diminué en amont par des barrages installés en Turquie et en Syrie. Ces flux amoindris ont entraîné une salinisation inquiétante de l'eau, la rendant non potable et tuant de nombreux poissons.