Ces ondes gravitationnelles ont été détectées aux Etats-Unis le 14 septembre dernier par les deux instruments de l'observatoire LIGO (Laser Interferometer Gravitational-wave Observatory), qui mesurent chacun quatre kilomètres.
Cette découverte, publiée dans la revue américaine Physical Review Letters, couronne plusieurs décennies d'efforts. Elle confirme une prédiction effectuée par Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale en 1915.
Expliquer la formation des galaxies
Le fait de pouvoir détecter ces ondes qui voyagent sans perturbations pendant des milliards d'années rend possible de remonter à la première milliseconde du Big Bang, considéré comme la naissance de l'univers.
De ce fait, "les ondes gravitationnelles peuvent aider à expliquer la formation des galaxies", pense David Shoemaker (MIT), responsable de LIGO au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
"Un nouveau regard sur la voûte céleste"
"Cette avancée marque la naissance d'un domaine de l'astrophysique entièrement nouveau, comparable au moment où Galilée a pointé pour la première fois son télescope vers le ciel" au XVIIe siècle, a souligné France Cordova.
"Ce nouveau regard sur la voûte céleste va permettre d'approfondir notre compréhension du cosmos et conduire à des découvertes inattendues", a encore prédit la directrice de la Fondation nationale américaine des sciences, qui finance le laboratoire LIGO.
afp/dk
Les ondes gravitationnelles en bref
Les ondes gravitationnelles sont produites par de légères perturbations subies par la trame de l'espace-temps sous l'effet du déplacement d'un objet de grande masse. Elles se propagent à la vitesse de la lumière et rien ne les arrête.
Cette théorie avancée par Einstein pourrait s'apparenter à la déformation d'un filet dans lequel on pose un poids, le filet étant l'espace-temps, ou aux ronds dans l'eau quand on y jette un caillou.
Une preuve indirecte de l'existence des ondes gravitationnelles avait été produite par la découverte en 1974 d'un pulsar et d'une étoile à neutron tournant l'un autour de l'autre à très grande vitesse, par Russel Hulse et Joseph Taylor. Cela leur avait valu le prix Nobel de physique en 1993.