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La propagation du virus Zika met le Brésil en alerte

La communauté scientifique s'organise pour mieux étudier le virus (ici, à l'université de Sao Paulo). [AFP - Nelson Almeida]
La propagation du virus Zika met le Brésil en alerte / Tout un monde / 5 min. / le 11 janvier 2016
Déjà confronté à une vaste épidémie de dengue, le Brésil doit faire face au virus Zika, également transmis par les moustiques. Les autorités sanitaires sont en vigilance maximale avant les JO de Rio.

Le virus Zika (ZIKV) est accusé de créer des malformations sévères chez les fœtus et la communauté scientifique internationale s'organise pour mieux l'étudier.

Vendredi dernier, des chercheurs de l'université de Sao Paolo ont annoncé la création d'un groupe de travail avec l'Institut Pasteur. Le même jour, l'Institut Pasteur de la Guyane publiait la séquence génétique du virus dans la revue Lancet.

Cas de microcéphalies en forte augmentation

Détecté pour la première fois au Brésil au printemps 2015, Zika a suscité l'inquiétude des autorités sanitaires après qu'elles ont observé une augmentation sans précédent de microcéphalies, une malformation très grave au niveau du périmètre crânien des fœtus: les bébés naissent avec une petite tête. Le nombre de cas par année est ainsi passé de 147 en 2014 à 3174 en 2015, et on a retrouvé le virus chez certaines mères.

Cette malformation se détecte tard dans la grossesse. Elle entraîne généralement un avortement thérapeutique, mais la loi interdit l’avortement au Brésil sauf en cas de viol ou lorsque la vie de la mère est menacée.

Pour l'heure, il n'existe ni vaccin ni médicaments. Le seul moyen de prévention est d'empêcher les piqûres de moustiques. Le ministre brésilien de la Santé a parlé de situation dramatique, d'où les alertes lancées depuis décembre.

Alertes sur Twitter

Certaines Brésiliennes ont lancé le mot dièse #semzika ("sans Zika" en français) pour sensibiliser les femmes enceintes à se protéger autant qu'elles peuvent contre les moustiques. Concrètement, le gouvernement a renforcé les mesures comme la pose de pièges et l'élimination les eaux stagnantes.

Selon le ministère brésilien de la Santé, il n'est pas question d'annuler les Jeux olympiques prévus en août. Mais la dengue et le Zika sont pris très au sérieux dans ce contexte.

Possibles infections croisées

Ce qui inquiète les virologues brésiliens, c'est la co-circulation des deux virus, transmis par le même moustique. Il peut y avoir des réactions croisées, c'est-à-dire qu'une infection par le Zika peut réactiver des symptômes chez une personne qui a déjà été infectée par la dengue.

Mais il faut mieux comprendre le phénomène. C'est pourquoi les groupes de recherche en virologie s'activent.

Virginie Matter/oang

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Le virus Zika est né en Afrique

Zika se transmet par le même moustique qui véhicule la fièvre dengue et le chikungunya.

Zika est le nom d'une forêt en Ouganda, là où il a été identifié pour la première fois en 1947.

Le virus a progressivement voyagé de l'Afrique en Asie, puis traversé le Pacifique et débarqué au Brésil où il a pris une dimension épidémique sans précédent depuis qu'il été identifié pour la première fois en avril 2015.