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Le changement climatique est "positif" pour l'hydroélectricité en Suisse

Vue du barrage de la Dixence, en Valais. [Keystone - Andree-Noelle]
Les conséquences du réchauffement climatique sur les barrages / Le Journal du matin / 3 min. / le 8 décembre 2015
Conséquence directe du réchauffement climatique, la fonte des glaciers a un impact positif sur la production hydroélectrique, a expliqué mardi le spécialiste Ludovic Gaudard sur les ondes de la RTS.

Entre 2014 et 2015, les glaciers ont perdu 1,3 million de mètres cubes, soit 2,5% du volume total. Cette fonte a un impact plutôt positif sur la production hydroélectrique, selon Ludovic Gaudard, associé de recherche à l'Université de Genève et à la London School of Economics, auteur d'un doctorat sur la question: "L'hydroélectricité est plutôt gagnante jusqu’à maintenant avec les changements climatiques (...) La fonte a apporté davantage d’eau dans les barrages depuis le 19 siècle", explique-t-il.

Une autre opportunité évoquée par le chercheur est la possibilité de nouveaux projets à l’emplacement actuel des glaciers: "Leur retrait libère des surfaces où l'on pourrait construire de nouveaux barrages", dit-il précisant que l’impact des changements climatiques peut fortement varier d’une région à l’autre.

Diminution de la production attendue

Le spécialiste estime que cette situation devrait durer jusqu'en 2050 environ, puis "il y aura une baisse de production hydroélectrique d’ici la fin du siècle". Cette production ne devrait toutefois pas disparaître, précise-t-il: "Les études des barrages de Mattmark et Mauvoisin (en Valais) montrent par exemple qu’il y aura des pertes de 20% de production (d’ici la fin du siècle) par rapport à la situation actuelle. C'est assez conséquent sachant que la Suisse se dirige vers une sortie du nucléaire. Avec cette décision du Conseil fédéral, l’hydroélectricité joue en effet un rôle central pour réussir la transition énergétique".

Le principal défi causé par les changements climatiques résidera dans les conflits d’usage de l'eau, ajoute Ludovic Gaudard: "Jusqu’à maintenant, on a eu assez d’eau pour l’agriculture, le tourisme, la neige artificielle, etc.. Mais à long terme on va en manquer, ce qui va forcément impacter la gestion des barrages".

Marie Giovanola/hend

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