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La réaction aux émotions est génétique, selon l'Université de Fribourg

C comme... communication? couple? conflit? [Sergey Rusakov]
Les causes d'une dispute conjugale résident peut-être dans les différentes variantes génétiques des partenaires. - [Sergey Rusakov]
Le bagage génétique a son mot à dire face aux émotions, selon une étude de Dominik Schöbi, psychologue à l'Université de Fribourg, menée en collaboration avec des chercheurs américains.

Les causes d'une dispute conjugale résident peut-être dans les différentes variantes génétiques des partenaires. C'est à cette conclusion que parvient Dominik Schöbi, psychologue à l'Université de Fribourg, dans un travail mené en collaboration avec des chercheurs américains.

Cette étude montre, pour la première fois, qu'il existe un rapport entre les caractéristiques génétiques d'une personne et le degré d'influence des émotions du partenaire durant leurs interactions. Elle est parue dans le journal "Emotion", publié par l'American Psychological Association, a indiqué jeudi l'Université de Fribourg dans un communiqué de presse.

La sérotonine a été au coeur des recherches du psychologue fribourgeois et de ses deux collègues de l'University of California (UCLA) ainsi que de l'expert en génétique de la Ohio State University.

Pour mémoire, la sérotonine est un neurotransmetteur important du cerveau humain. Elle a une influence essentielle sur l'humeur. Le gène du transporteur de la sérotonine active la partie du cerveau qui contrôle et influence les émotions, ainsi que la façon de gérer ses propres sentiments.

Empreinte génétique

Les chercheurs ont analysé les données de 76 couples américains, après 11 ans de mariage, en observant s'ils avaient des allèles courtes ou longue sur le gène transporteur de sérotonine (lire ci-contre). Ils ont décrit leur état émotionnel avant et après des discussions conjugales.

Les chercheurs ont pu montrer que les individus présentant un ou deux allèles courts réagissent plus fortement non seulement aux sentiments positifs, mais aussi à la peur, au découragement ou à la nervosité du partenaire que ceux avec une variante longue.

"Les personnes qui présentent des variantes courtes se montrent plus facilement à l'écoute des sentiments positifs de leur partenaire. Celles présentant une variante longue manifestent, par contre, un certain aveuglement face aux sentiments de l'autre, explique Dominik Schöbi. A noter: les individus avec une variante courte inclinent également à demeurer plus longtemps tristes, fâchés ou heureux.

ats/vkiss

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Une méthode basée sur la salive

Sur la base d'échantillons de salive, les chercheurs ont établi une empreinte génétique - un génotype - de chaque personne. Ils ont ainsi analysé le gène codant pour le transporteur de la sérotonine.

Deux variantes génétiques - ou allèles - ont été différenciées: une longue et une courte. L'allèle long est plus actif, ce qui implique que la membrane cellulaire des cellules nerveuses reçoit plus de molécules pour la production de sérotonine.

Puisque l'être humain hérite une copie génétique de chacun de ses parents, cela implique qu'il peut développer trois génotypes différents: long-long, court-court ou long-court.