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Une machine du CERN partira dans l'espace

Le chargement de la machine de 7,5 tonnes a pris plusieurs heures à Genève.
Le chargement de la machine de 7,5 tonnes a pris plusieurs heures à Genève.
Le tarmac de l'aéroport de Genève a été le théâtre d'un manège inhabituel mercredi. Un détecteur de particules ultrasophistiqué monté au CERN a été chargé dans un avion militaire pour être emmené en Floride. La machine sera ensuite envoyée dans l'espace.

Pour effectuer le transport, les Américains ont affrété un Galaxy de l'US Air Force. L'embarquement du spectromètre magnétique Alpha (AMS) dans l'avion n'a pas été sans mal. Il a fallu plusieurs heures pour enfiler la machine de 7,5 tonnes dans les entrailles de l'appareil.

Le voyage pour les Etats-Unis est prévu jeudi. Une fois au Centre spatial Kennedy, l'AMS devra attendre quelques mois avant d'être embarqué dans la dernière navette américaine qui se rendra à la Station spatiale internationale (ISS). Le vol est prévu en février 2011. Le détecteur sera alors installé sur l'ISS pour récolter des données uniques.

A la recherche de l'antimatière

L'AMS doit non seulement contribuer à la recherche de la matière noire, cette mystérieuse matière non-visible présente dans l'univers, mais également servir à traquer l'antimatière aux confins de l'espace, a expliqué devant la presse le professeur Sam Ting, porte-parole des organisateurs de l'expérience.

Pour l'instant, très peu d'expériences sont menées pour trouver de l'antimatière, a poursuivi le professeur Ting. Dans l'espace, la machine extrêmement sensible pourra détecter des particules de très haute énergie, bien supérieure à l'énergie qui peut être produite sur Terre dans des accélérateurs de particules.

Les précieuses données récoltées par l'AMS depuis la station spatiale seront transmise au CERN, à Genève, et à la NASA à Houston, pour y être analysées. L'expérience AMS est le fruit d'une collaboration entre seize pays, dont la Suisse. L'assemblage de la machine a été réalisée au CERN.

ats/ap/sbo

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La colère gronde au CERN

Près d'un millier de collaborateurs du CERN se sont rassemblés mercredi matin sous les fenêtres du Comité des finances des Etats membres de l'organisation pour clamer leur inquiétude face aux menaces de coupes budgétaires.

Des économies de l'ordre de 10% sont envisagées suite à la crise économique et financière. Les scientifiques craignent notamment pour l'avenir de la recherche européenne et le bon fonctionnement du "LHC".

Les manifestants, entre 800 et 1000 personnes, se sont réunis dès 10h30 dans l'enceinte même du CERN. La colère des scientifiques est dirigée contre les coupes proposées pour le budget 2011. En juin dernier, le Comité des finances du CERN a repoussé l'approbation du plan à moyen terme proposé par la direction et demandé une révision à la baisse des prévisions budgétaires.

Des économies de l'ordre de 100 millions de francs par année sont envisagées sur la période 2011-2015, soit 10% du budget annuel de l'organisation, qui avoisine le milliard de francs.