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Le coût exorbitant des maux de dos pour l'économie

Les problèmes de dos mènent de plus en plus souvent à des incapacités de travail.
Les problèmes de dos mènent de plus en plus souvent à des incapacités de travail.
Maux de dos et douleurs musculaires engendrent chaque année plus de 4 milliards de francs de perte pour le marché suisse du travail. Un dépistage précoce et l'accompagnement des personnes souffrantes pourraient grandement limiter l'absentéisme qui en découle, selon une étude.

L'équation "travailleurs en bonne santé = économie saine" résume
à elle seule le rapport "Fit for Work - Les troubles musculo-
squelettiques et le marché du travail" présenté mercredi devant la
presse à Berne. Il vise principalement le maintien du travailleur à
son poste malgré la maladie.



En période d'instabilité économique, la capacité de travailler
prend d'autant plus d'importance que les dépenses publiques sont
mises sous pression, a expliqué Brigitta Danuser, directrice de
l'institut universitaire romand de la Santé au travail à
Lausanne.

Neuf jours de maladie par an en moyenne

Pour maintenir le plus possible "l'employabilité" des personnes
atteintes de pathologies telles que les douleurs aux membres, au
dos, à la nuque ou les maladie rhumatismales, la nouvelle
association "fitforwork-swiss", littéralement "en forme pour
travailler", a été mise sur pied. Elle regroupe des médecins du
travail, des représentants d'organisations de patients et du
Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).



Selon le rapport, la santé de la main-d'oeuvre suisse est très
préoccupante. Les employés sont en arrêt de travail en moyenne neuf
jours par an.



Quelque 44% de toutes les absences (26% pour l'absentéisme
dépassant trois semaines) sont attribuées aux troubles
musculo-squelettiques (TMS) épisodiques ou chroniques. Coûts pour
l'économie helvétique: 3,3 milliards de francs en perte de
productivité et 900 millions pour les absences.



Près de 670'000 employés souffrent en partie de maux de dos liés à
leur travail, soit 18% de la population active suisse. Environ 13%
exerçant une activité professionnelle font état de douleurs
musculaires dans la nuque, les épaules et autres membres.

Les hommes plus touchés

En moyenne, les TMS touchent 24% des hommes actifs et 16% des
employées. Enfin, 50'000 à 70'000 personnes souffrent de
polyarthrite rhumatoïde engendrant des coûts de santé
importants.



Face à la souffrance et à la diminution de la qualité de vie dues
aux TMS, les responsables politiques, des systèmes de santé et
d'aide sociale, employeurs et employés eux-mêmes doivent faire
plus, a estimé Stephen Bevan, directeur de The Work Foundation à
Londres. "Rien que dans l'union européenne (UE), 100 millions de
personnes en âge de travailler sont atteintes de TMS."



ats/ant

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La solution: aménager les tâches

Pour pallier ces maux, une rapide identification et intervention est décisive. Avec la participation du médecin traitant et de l'employeur, elle permet d'aider le travailleur concerné à garder son poste ou à y revenir au plus vite.

Car plus l'absence est prolongée, plus le retour au travail s'avérera difficile, sans compter avec les risques d'exclusion et les dommages personnels qui peuvent en découler, précise Brigitta Danuser.

La solution gagnante pour tous, qui rejette catégoriquement la notion d'incapacité à travailler, résulte donc dans un aménagement des tâches en fonction de celles que la personne peut encore effectuer, souligne le rapport qui fait partie d'une étude réalisée dans 24 pays européens et au Canada.

Avec le vieillissement de la population en âge de travailler ou encore l'augmentation du taux d'obésité, tous des facteurs de risques de TMS, les vingt prochaines années s'annoncent critiques si aucune mesure d'amélioration de la situation ou de coordination des actions n'est entreprise, conclut Stephen Bevan, directeur de The Work Foundation à Londres.