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Des réacteurs nucléaires sur la Lune d'ici 2030

Illustration d'un système conceptuel d'alimentation de surface à fission sur la Lune [Nasa]
La NASA projette d'installer des réacteurs nucléaires sur la lune d'ici 2030 / La Matinale / 1 min. / le 28 juin 2022
La NASA, l'agence spatiale américaine, a sélectionné trois entreprises pour développer des minicentrales nucléaires pour la future base lunaire. Il ne s'agit donc pas de produire de l'électricité nucléaire pour l'envoyer sur Terre.

Avec la fin programmée de la station spatiale internationale, le nouvel objectif est de construire une base lunaire. Le programme Artemis de la NASA doit permettre d'avoir une présence continue sur la surface lunaire. Soit de vivre sur la Lune.

Le satellite de la Terre est encore un grand inconnu. Sa superficie est énorme, avec plus de 37 millions de kilomètres carrés, plus grand que le continent africain. Et pour l'instant, seuls 12 humains ont marché sur la Lune.

Études géologiques, exploration de la face cachée, collecte d'échantillons… Les travaux scientifiques sont nombreux. Les opportunités économiques aussi. Comme les défis pour rendre possible la vie sur le sol lunaire.

Nuit lunaire

En premier lieu, pour faire fonctionner la base, une source d'énergie est essentielle. La NASA mise sur les nouvelles technologies nucléaires spatiales.

La première version d'une mini-centrale nucléaire spatiale présentée par la Nasa en 2018 [NASA]

Le projet Krusty, débuté en 2012, a montré que la technologie peut fonctionner. Elle a mandaté, ce mois-ci, trois entreprises pour développer leur propre concept de centrale: Lockheed Martin, Westinghouse et IX.

"Le développement de ces premières conceptions nous aidera à jeter les bases pour alimenter notre présence humaine à long terme sur d'autres mondes", estime dans un communiqué Jim Reuter, administrateur associé de la direction des missions de technologie spatiale de la NASA.

Jusqu'à présent, dans l'espace, on misait sur les panneaux solaires pour les satellites ou les stations. Sur la Lune, c'est plus compliqué. "Sur la partie ensoleillée, il n'y a pas de problèmes. Mais la nuit dure deux semaines. Et deux semaines sans électricité, c'est long, surtout dans le froid extrême de l'espace", explique Marc-André Chavy-Macdonald, chercheur à l'Université de Saint-Gall qui vient d'ouvrir son programme Space for buisness.

Milieu hostile

De microcentrales nucléaires d'une puissance de 40 kilowatts vont être développées, soit l'équivalent de la puissance électrique de Mir, l'ancienne station spatiale russe. Elles devraient permettre à deux ou trois astronautes d'avoir assez d'énergie pour vivre sur place. Et dans l'espace, le nucléaire a plusieurs avantages.

"Il y a en permanence de l'énergie. Le ravitaillement en carburant est faible. Et dans le cas de l'espace, les déchets radioactifs ne sont pas vraiment un problème, il y a déjà beaucoup de radioactivité dans l'espace et il y a très peu de gens", estime Marc-André Chavy-Macdonald.

Pour autant, les défis sont encore nombreux avant d'implanter une colonie lunaire. Il faut régler des problèmes logistiques, notamment pour l'eau ou la nourriture, se protéger des radiations spatiales ou encore gérer la poussière lunaire extrêmement abrasive. En attendant, les astronautes devraient revenir faire quelques pas sur la Lune en 2024-2025.

La version martienne imaginée par la Nasa [Nasa]

Pascal Wassmer

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