Publié

Des technologies pour rendre impossible l'alcool au volant

Parmis les technologies en développement, on trouve un capteur derrière le volant qui permet de savoir si le conducteur est en état d'ébriété [Dadss]
Zoom - La technologie au service de la sécurité routière / La Matinale / 2 min. / le 5 avril 2022
La sécurité routière passe aussi par des avancées technologiques. Les voitures neuves américaines devraient disposer en série de système empêchant la conduite en état d'ébriété dès 2026. En Suisse, l'éthylotest antidémarrage pourrait, lui, disparaître de la loi.

Tous les nouveaux véhicules devront avoir un système qui empêche la conduite en état d'ébriété. Aux Etats-Unis, le système devrait être obligatoire pour toutes les voitures neuves dès 2026. Le Congrès a mandaté le département américain des Transports pour trouver une nouvelle solution technologique.

Jusqu'ici, on connaissait principalement le système Alcolock ou éthylotest antidémarrage. Le conducteur souffle dans un appareil. Et si le taux d'alcool dans l'haleine est supérieur à la limite autorisée, le dispositif empêche le démarrage du véhicule. La technologie est utilisée depuis une dizaine d'années en Europe.

Mais les Américains veulent innover. Le programme "Système de détection de l'alcool au volant pour la sécurité" travaille avec 17 constructeurs automobiles pour proposer le futur système qui équipera toutes les voitures.

Une technologie invisible

On trouve, par exemple, une technologie basée sur la respiration. Un capteur dans la voiture analyse l'air que vous soufflez naturellement. S'il y a trop d'alcool, le véhicule ne démarre pas. Une autre technique est basée sur le touché. Un appareil analyse votre taux d'alcool au moment où vous posez votre doigt sur le bouton de démarrage.

Il y a aussi la surveillance du conducteur, qui a progressé ces dernières années. La vidéo en temps réel permet de suivre la position de la tête ou la direction du regard. La voiture pourrait progressivement s'arrêter si elle perçoit un danger.

En Europe, aussi, le sujet préoccupe. L'Union européenne vient de rendre obligatoires 7 nouvelles aides à la conduite. Elles sont valables dès juillet de cette année pour les nouveaux types de véhicules et, pour la majorité, dès 2024 pour toutes les voitures neuves. Dans le lot, on trouve un emplacement et le câblage pour installer un éthylotest antidémarrage.

Discussions au Parlement

La Suisse vient de reprendre les décisions de l'UE, avec notamment l'emplacement pour l'Alcolock. Mais, début mars, le Conseil national a supprimé l'éthylotest antidémarrage de la loi fédérale sur la circulation routière, Via Sicura.

Durant cinq ans à compter de la restitution d’un permis d’élève conducteur ou d’un permis de conduire retiré pour une période indéterminée en raison d’une conduite répétée en état d’ébriété, le titulaire du permis ne pourra plus conduire sous l’influence de l’alcool et ne sera autorisée à conduire que des véhicules munis d’un éthylomètre anti-démarrage

Art. 17 a2, Loi fédérale sur la circulation routière

Les parlementaires ont décidé majoritairement de suivre l'avis du Conseil fédéral, basé sur deux constats. Premièrement, les accidents graves liés à alcool ont diminué de 44% en 10 ans. Deuxièmement, le système n'était imposé qu'aux multirécidivistes. Un médecin doit de toute façon juger que ceux-ci ont surmonté leur problème pour récupérer leur permis. La mesure n'a en fait jamais été réellement appliquée, selon le Bureau de prévention des accidents (BPA).

Pourtant, l'alcool tue toujours sur les routes suisses. L'année dernière, il y a eu 143 blessés graves et 13 morts à cause de conducteurs alcoolisés, selon les chiffres du BPA. La gauche tentera une dernière fois de sauver l'éthylotest antidémarrage cet été au Conseil des Etats. Sans grande chance d'y parvenir.

Pascal Wassmer

Publié

Et la voiture autonome?

Les progrès technologiques relancent l'espoir d'une voiture complètement autonome. En 2021, les constructeurs ont vendu officiellement pour la première fois au Japon des véhicules ayant un degré d'autonomie de niveau 3. C'est le système qui surveille l'environnement et guide la voiture. Il est notamment autorisé dans les bouchons. En Suisse, une équipe de l'EPFL développe une intelligence artificielle pour aider la voiture à prendre des décisions. Aujourd'hui, les véhicules arrivent relativement bien à comprendre en temps réel leur environnement, selon Alexandre Alahi, professeur spécialisé dans l'intelligence artificielle pour les transports.

Il s'agit désormais de prédire le comportement de chaque personnes ou objets en dehors de la voiture, pour anticiper les choix. Chaque conducteur, même inconstamment, analyse la route en fonction du comportement supposé de ce qui se trouve autour de lui. L'intelligence artificielle doit faire de même. Et elle a encore du mal, notamment avec les piétons, les vélos et dans les ronds-points. En fonction des prédictions, la machine doit prendre des décisions rapides pour éviter les accidents et protéger des vies. Dans le domaine, les chercheurs et les industriels collaborent activement pour assurer des progrès plus rapides.