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Une technique prometteuse contre la dyslexie mise au point à l'UNIGE

Une technique prometteuse contre la dyslexie mise au point à l'UNIGE [IHO / Science Photo Library]
Des chercheurs de l'UNIGE proposent de combattre les effets de la dyslexie par la stimulation cérébrale. / Le Journal horaire / 33 sec. / le 10 septembre 2020
Des neuroscientifiques de l'Université de Genève (UNIGE) ont réussi à l'aide d'une technique de stimulation électrique non invasive à améliorer la précision de lecture chez des dyslexiques adultes. Leurs travaux ont été publiés dans la revue "Plos Biology".

Un dixième de la population est touché par la dyslexie, rappelle l'UNIGE. Ce trouble de l'apprentissage de la lecture peut créer un handicap à vie. La principale cause identifiée de la dyslexie est une difficulté à traiter les sons du langage, appelée déficit phonologique.

Ce déficit est associé à des changements du rythme oscillatoire de l'activité neuronale dans le cortex auditif gauche. Silvia Marchesotti et Anne-Lise Giraud, respectivement chercheuse et professeure au sein du Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l'UNIGE, ont démontré une relation de cause à effet entre ces oscillations et la difficulté des personnes dyslexiques à intégrer des processus essentiels à la lecture.

Améliorations immédiates

Les neuroscientifiques ont appliqué une technique de stimulation transcrânienne par courant alternatif, utilisée en médecine pour traiter certaines maladies comme la dépression. La stimulation du cortex auditif gauche a été faite pendant une période de 20 minutes chez 15 adultes dyslexiques et 15 lecteurs fluides en guise de comparatif.

Cette technique a immédiatement amélioré le traitement phonologique et la précision de lecture dans le groupe dyslexique. L'effet bénéfique de la stimulation est plus prononcé chez les personnes ayant de faibles compétences en lecture, mais les neuroscientifiques ont noté un effet légèrement perturbateur chez les très bons lecteurs ou lectrices.

Autres traitements

L'étude genevoise ouvre la voie à des interventions thérapeutiques non invasives visant à améliorer le traitement phonologique chez les personnes atteintes de dyslexie. "Les prochaines étapes consisteront à découvrir si la normalisation de la fonction oscillatoire chez les très jeunes enfants pourrait avoir un effet durable sur l'organisation du système de lecture", souligne Silvia Marchesotti, citée dans le communiqué de l'UNIGE.

ats/asch

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