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La belle épopée des respirateurs "low cost" de l'EPFZ en Ukraine

L'EPFZ et l'Ukraine partenaires pour lancer un respirateur artificiel "low cost"
L'EPFZ et l'Ukraine partenaires pour lancer un respirateur artificiel "low cost" / 19h30 / 2 min. / le 18 août 2020
Inspiré par la pénurie qui a marqué la crise du Covid-19, l'EPFZ a développé un modèle "low cost" de respirateur artificiel. L'appareil, dont le projet est né à la mi-mars, devrait bientôt être produit en Ukraine, en un temps record.

Alors que les respirateurs artificiels sont, en général, des dispositifs médicaux qui coûtent plusieurs dizaines de milliers de francs, le modèle développé par une petite équipe de chercheurs dans ce laboratoire de l'École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) ne dépasse pas les 1000 francs.

Ce faible coût est rendu possible par un modèle de base en accès libre, et des composants standardisés et facilement disponible. Les chercheurs souhaitaient aussi qu’il soit facile à utiliser. Concrètement, l'appareil automatise la ventilation du patient grâce à un système simple de compression. Il est donc particulièrement facile à paramétrer.

L'impulsion est venue de la Dr. Kristina Shea, professeure en Conception technique et informatique à l'EPFZ. "Ce projet est né le premier week-end du confinement", explique-t-elle à la RTS, "je voulais aider les gens de façon concrète pendant la crise. Cet appareil est destiné en particulier aux pays en voie de développement, qui n’ont pas les moyens d’acheter des respirateurs ou qui n’en ont tout simplement pas à disposition."

Production en Ukraine

L’histoire prend une tournure extraordinaire au chapitre de la production. Lors d’une réunion Zoom avec d’anciens camarades de collège, le président de l’EPFZ Joël Mesot parle du projet à son ami Claude Wild, devenu ambassadeur en Ukraine. L'idée interpelle, séduit, et des ingénieurs suisses sont mis en contact avec des ingénieurs ukrainiens. Le processus est lancé, et impliquera finalement la Confédération elle-même.

Un montant de 1,5 million de francs est alors mis à disposition par le Département fédéral des affaires étrangères, et c’est l’entreprise ukrainienne Novator qui fabriquera les respirateurs, dont le premier prototype a été présenté à Kiev il y a quelques semaines.

La production pourrait débuter dans les prochains mois et déboucher, au final, sur une belle réussite scientifique, industrielle et humanitaire, rendue possible par une vieille amitié et par la coopération internationale.

Valérie Gillioz/jop

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